On ne connaîtra sans doute pas les causes de l'incendie avant la réouverture de Notre-Dame de Paris, ce dimanche 8 décembre. Plusieurs hypothèses ont été étudiées mais plus de cinq ans après le drame, l'enquête n'est toujours pas terminée.
L’incendie aura duré près de quinze heures. La cathédrale de Paris a été la proie des flammes du 15 avril 2019 au soir jusqu'au 16 avril au matin. En même temps que les images impressionnantes, des rumeurs ont circulé sur les causes du drame. Plus de cinq ans après, à quelques jours de la réouverture de Notre-Dame de Paris, l'enquête n'est toujours pas terminée. Mais l'intention criminelle reste écartée.
Le 15 avril 2019, vers 18h30, les Parisiens ont vu des flammes surgir du toit de Notre-Dame de Paris. La fameuse "forêt", la charpente en chêne du Moyen Âge, a été dévorée par le feu. À 19h50, fait particulièrement spectaculaire, la flèche située au centre de l’édifice s’est effondrée en même temps qu’une partie importante de la toiture.
Les images des flammes surgissant de ce monument emblématique visité par douze à treize millions de personnes chaque année, ont aussitôt fait le tour d’internet. Donald Trump, le président des États-Unis, a même réagit sur Twitter. Au cours de la nuit, une interrogation a tenu en haleine les internautes du monde entier, et les téléspectateurs derrière leurs écrans comme les témoins de la scène. Les tours allaient-elles tenir ? C’est au risque de leur vie que plusieurs pompiers ont grimpé dans le beffroi nord pour éteindre les flammes. L’un d’eux a été gravement blessé.
Vers 4 heures du matin, l’incendie a été maîtrisé et définitivement éteint vers 10 heures. Les services de conversation du patrimoine ont œuvré avec les sapeurs-pompiers de Paris pour évacuer les œuvres d’art. Conservé dans la sacristie néogothique, le Trésor de Notre-Dame de Paris, qui contient notamment la couronne d’épines, a pu être sauvé. Mais le grand orgue a été fortement détérioré par l’eau. Quant au mobilier de l’époque du cardinal Jean-Marie Lustiger, il a été détruit.
Une fois le feu éteint, le chantier de sécurisation pouvait débuter - il a été finalisé plus de deux ans après, au cours de l’été 2021. Une enquête a aussitôt été lancée pour déterminer les causes de l’incendie qui a pris dans les combles. Dès le lundi 15 avril au soir, le parquet de Paris a ouvert une enquête pour "destruction involontaire par incendie" - écartant l’hypothèse d’un acte criminel.
Cela n’a pas empêché les nombreuses rumeurs de circuler sur internet. L’annonce par David Pujadas sur LCI, le 15 avril au soir, qu'il y avait "au moins deux foyers" a pu inciter des internautes à croire qu’il y avait eu deux départs de feu. La rumeur d’une intention criminelle a ensuite été propagée.
Elle a été à nouveau écartée le 26 juin 2019 par le procureur de la République, après les deux mois d’enquête préliminaire. "Aucun élément ne permet d’accréditer l’hypothèse d’une origine criminelle", a déclaré Rémy Heitz. Ce dernier a ensuite avancé plusieurs hypothèses.
La spécificité des lieux, un monument vieux de plus 800 ans, le lieu du départ de feu entièrement détruit, de même que les conditions météo ont rendu l’enquête difficile. Parmi les hypothèses avancées, la présence de mégots sur les lieux pouvait indiquer que des ouvriers ont fumé à l’intérieur de la cathédrale. "Les 15 ouvriers qui se trouvaient sur le chantier de restauration de la flèche ont été auditionnés durant trois jours. D’abord suspectés d’avoir fumé et mal éteint leur mégot, ils ont été mis hors de cause", selon France info.
Y a-t-il eu un court-circuit au niveau des branchements électriques ? Des travaux de restauration de la charpente et de la toiture étaient en cours lorsque l’incendie a eu lieu. Comme l’indique le journal La Croix, "la plupart des incendies de monuments historiques ont précisément lieu à l’occasion d’un chantier de restauration". Ce qui laisse croire que cette hypothèse est plus probable que les autres. Mais le système de sécurité a également été mis en cause. Depuis le début de l’enquête en tout cas, il n’y a eu aucune mise en examen.
Qu’est-ce donc qui a déclenché l’incendie de Notre-Dame ? Quels en sont les responsables ? À quelques jours de la réouverture du monument aux visiteurs, cela un mystère. Le 8 novembre dernier une "modélisation 3D" était en cours pour "mieux comprendre ce qui a pu se passer", d'après le journal Ouest-France, et déterminer comment l’incendie a progressé. On devrait en savoir plus dans les prochains mois.
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