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Inflation : faut-il se méfier d'un mois de "mars rouge" dans les supermarchés ?

Un article rédigé par Grégoire Gindre - RCF, le 28 février 2023 - Modifié le 17 juillet 2023
Le dossier de la rédactionInflation : faut-il se méfier d'un mois de "mars rouge" dans les supermarchés ?

Les négociations entre les industriels agroalimentaires et la grande distribution prennent fin et la menace de subir un mois de mars rouge plane sur les portefeuilles des consommateurs. Dans un contexte social et énergétique tendu, l’inflation fait office d’invité de mauvais augure. Les Français vont-ils devoir une nouvelle fois passer à la caisse ? Décryptage. 

Rayon fruits et légumes. Photo de Riccardo Milani / Hans LucasRayon fruits et légumes. Photo de Riccardo Milani / Hans Lucas

Entre octobre 2021 et octobre 2022, l’INSEE recense une augmentation du panier moyen des Français de 12%. Une hausse importante pour les consommateurs dans un climat social tendu lié à la réforme des retraites. "C’est une conséquence de la crise énergétique que nous traversons. La hausse de la facture de l’électricité, de gaz est aussi dans notre assiette", observe le journaliste spécialisé Consommation Olivier Dauvers.

 

Les négociations entre industriels et grande distribution déterminantes

 

"Mars rouge" est noté à l’encre indélébile sur les calendriers depuis des semaines par les experts. En cause : le début du mois de mars marque la fin des négociations entre les industriels agroalimentaires et la grande distribution. Le bras de fer entre les acteurs qui permettent l’arrivée des produits dans nos supermarchés est bel et bien tendu. "Les industriels arrivent avec des revendications d’augmentation de prix relativement élevés. En face, les distributeurs joueront leur rôle habituel d’acheteurs qui veulent obtenir des concessions. C’est le jeu de rapport de force", détaille l’économiste Philippe Moati, spécialiste du commerce et de la distribution. 

 

Avec cet enjeu de négociations, le mois de mars rouge est donc "inéluctable", selon Olivier Dauvers. Les Français vont devoir passer à la caisse. "Il y a une forme malheureuse, d’évidence. On a devant nous des semaines d’inflations à haute dose comparés à ce que l’on avait connu l’année dernière", présage Olivier Dauvers. 

 

Le panier anti-inflation, outil de communication ou réel coup de pouce ?

 

Alors que Bruno Le Maire explique ne pas croire à l’arrivée d’un mois de mars rouge dans nos étales de supermarché, le gouvernement cherche tout de même à contribuer à "l’effort de guerre", selon l’expression empruntée à l’économiste Philippe Moati. La mise en place d’un panier anti-inflation pour pallier la hausse des prix est encore à revoir. "La manière dont est pensé ce panier, je vois mal comment ça peut aider les consommateurs à arbitrer", s’insurge l’économiste.

 

Il ne s’agit pas en effet de fixer des références mais des catégories de produits. "Par exemple, il y a jus de fruit comme catégorie. Un distributeur mettra sa marque premier prix, quand un autre voudra combiner protection du pouvoir d’achat et alimentation de bonne qualité et mettra un jus de fruit d‘une bonne marque", illustre-t-il. Parmi les autres catégories mentionnées et présentes dans le panier anti-inflation souhaité par le gouvernement : la viande, le poisson frais, le beurre, fruits, légumes, etc. 

 

Par ailleurs, certains voient un outil de communication politique mis en place par le gouvernement à travers ce panier. "C’est indispensable dans la symbolique des choses. Cela ne va pas arrêter l’inflation à la porte des magasins. En revanche, ça va envoyer le signal aux Français les plus modestes que le gouvernement fait quand même quelque chose." Dans un climat social extrêmement tendu, avec une nouvelle mobilisation contre la réforme des retraites prévue mardi 7 mars, la crainte de la baisse du pouvoir d’achat des ménages et l’avènement d’un mouvement "Gilets jaunes de l’alimentation" semble faire son chemin. 

 

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