La situation est à nouveau critique dans le Pas-de-Calais. Une cinquantaine de communes sont sous l'eau, des centaines d'évacuations ont eu lieu, comme un air de mauvais déjà-vu pour les habitants de Saint-Omer. Le maire de la ville, François Decoster répond aux questions de la rédaction.
Comment est-ce que vous composez avec eux la lassitude de des habitants de vos administrés à peine deux mois après les inondations record de novembre dernier ?
François Decoster : On est même à moins que cela puisque l'eau s'est retirée des dernières maisons à la fin du mois de novembre. Donc la lassitude des habitants – malheureusement nous la partageons beaucoup. C'est une situation qui nous donne l'impression de déjà vu, d'un mauvais feuilleton qui se reproduit alors que les dernières maisons étaient enfin à sec . Nous nous étions engagés dans une nouvelle phase de la gestion de crise : la réparation et la reconstruction. Et quelques jours à peine après les dernières réunions nous sommes revenus deux cases en arrière.
Nous sommes revenus deux cases en arrière
De nouvelles pompes sont en cours d'acheminement, elles vont vous soulager ?
F.D. : Oui, ces pompes vont venir essentiellement renforcer les capacités d'évacuation à la mer, notamment celle qui se situe sur Mardyck. Il y a un dispositif de coordination qui est assuré par le préfet du Pas-de-Calais pour être certain d'aller le plus vite possible à une mobilisation maximale des moyens disponibles. C'est à la fois une mobilisation nationale et une mobilisation européenne puisque le ministre de l'intérieur a fait appel à la solidarité européenne comme nous l'avions fait au mois de novembre dernier où nous avions bénéficié de moyens supplémentaires venus des Pays-Bas qui a été très utiles.
Le président de la République vous a confié une mission d'évaluation pour essayer de trouver des solutions afin d'améliorer la situation du bassin de l’Aa pour éviter de nouvelles inondations. On se doute bien que pour l'instant de gros travaux n'ont pas été menés en seulement deux à trois semaines mais est-ce qu'il y a quand même quelques petits travaux d'urgence ont déjà été effectué ?
F.D. : Ma mission consiste à aller observer chez nos voisins belges et néerlandais leur expérience en matière de politique de prévention des risques d'inondation. C'est toute cette expérience là que le président de la République m’a demandé d'aller observer. Vous évoquiez les travaux, notamment ceux qui ont été réalisés depuis 2002. Après une crue que mes prédécesseurs ont pensé une crue historique, une crue centennale. Ce sont des travaux conséquents sur le bassin de l’Aa. Avec une dizaine de champs d'expansion de crues pouvant ralentir l'écoulement de l’Aa. Ce sont aussi des digues qui ont été construites notamment à Blendecques, ville qui est très impactée en novembre et ces derniers jours. Mais malheureusement face à l'intensité des événements et des catastrophes que nous vivons depuis le mois de novembre, on voit qu'il faut aller plus loin encore. Et donc c'est une réflexion globale sur l'ensemble du bassin de l’Aa.
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