Le 17 octobre 2024 restera une date marquante pour la Haute-Loire. Plusieurs communes du département ont été touchées par d’importantes inondations et coulées de boue. Parmi les endroits les plus sinistrés : le plateau du Haut-Lignon. Au Chambon-sur-Lignon, la reconstruction débute.
La crue du Lignon a laissé de nombreux stigmates à différents endroits du Chambon-sur-Lignon. Ce jour-là, l’eau est montée très haut. L’estimation des dégâts a commencé. La commune fait d’ailleurs partie des 43 autres du département à avoir été reconnues en état de catastrophe naturelle. Le maire Jean-Michel Eyraud fait le bilan : « Nous avons eu une vingtaine de chemins ou de routes emportés et 10 ponts détériorés, voire détruits ». Un bilan « très lourd pour nous, mais le travail avec les équipes du département en charge des routes vient de débuter ».
En revanche, Jean-Michel Eyraud insiste : il y a eu une « remise des accès aux personnes physiques, même si ce sont des accès différents par rapport aux chemins d’avant ». Néanmoins, pour les ponts complètement détruits, la population devra être patiente, au moins « plusieurs mois ».
Parmi les endroits les plus touchés, le camping municipal a beaucoup souffert de cette crue. « Les bâtiments appartiennent à la mairie. Notre assureur doit passer dans les jours à venir. Je suis très optimiste pour une remise en état très rapide », indique le maire. Les gérants devront, en revanche, voir avec leur assurance pour changer les fours, les frigos ou les congélateurs endommagés.
La question la plus complexe concerne le stade de football. Il s’agit d’un vecteur économique pour le Chambon-sur-Lignon. De nombreuses équipes professionnelles viennent s’entraîner dans la commune. « La pelouse a pu être sauvée, elle restera de très grande qualité », rassure Jean-Michel Eyraud. En revanche, le barriérage a été très endommagé. Et c’est là que le bât blesse : « Le barriérage est quelque chose qui coûte très cher. Une simple main courante autour du terrain de foot, c’est presque 50 000 euros ». Le montant pourrait dépasser les 100 000 euros. La question est discutée avec les assurances en ce moment.
Par ailleurs, les contours de la future facture pour la commune commencent à se dessiner, même si, pour le moment, la mairie ne « connaît pas le montant précis ». Jean-Michel Eyraud avance un chiffre « entre 2,5 et 3 millions d’euros pour les biens non assurés, c’est plus 3 d’ailleurs ». Difficulté supplémentaire : « Il faut remettre en l’état les biens. S’ils étaient vétustes, il y aura donc un coefficient de vétusté qui va s’appliquer. Les améliorations ne seront pas prises en compte. Or je ne crois pas possible de remettre en ordre sans faire des enrochements, des prévisions pour éviter qu’une prochaine crue emporte l’ensemble », s’inquiète l’élu.
Face à cette situation et à un budget contraint, la municipalité s’attend à devoir prioriser. Jean-Michel Eyraud n’exclut pas de devoir « recourir à l’emprunt ». Cela risque de repousser des projets comme la rénovation et l’extension de la mairie. Le projet de la salle d’exposition sera « repoussé », conclut le maire.
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