Centre-Val de Loire
Pour le première fois depuis 30 ans, Notre-Dame-de-Bétharram est inspectée par le rectorat de Bordeaux à partir de lundi 17 mars. Le parquet de Pau a reçu depuis un an plus de 150 plaintes visant d'anciens religieux et personnels laïcs de l'établissement, pour violences, agressions sexuelles et viols, quasi tous prescrits.
Epicentre d'une vague de dénonciations d'agressions sexuelles et de violences passées, l'établissement catholique Notre-Dame-de-Bétharram est contrôlé par le rectorat de Bordeaux à partir de ce lundi 17 mars. Trente ans après la dernière inspection.
Le parquet de Pau a reçu depuis un an plus de 150 plaintes visant d'anciens religieux et personnels laïcs pour violences, agressions sexuelles et viols, quasi tous prescrits. Après trois gardes à vue, un seul ancien surveillant a été mis en examen et écroué le 21 février pour des faits commis au début des années 1990 puis en 2004.
La date d’inspection a été avancée, sur demande du ministère de l'Education. L’affaire éclabousse le Premier ministre, dont plusieurs enfants ont fréquenté ce collège-lycée sous contrat. L’épouse de François Bayrou y a enseigné le catéchisme.
La ministre de l'Education, Elisabeth Borne, a assuré qu'elle prendrait "les mesures qui s'imposent" en fonction des conclusions de cette inspection. Elle annonce un renforcement des contrôles des établissements privés sous contrat dont la Cour des comptes avait dénoncé l'insuffisance en 2023.
Le ministère prévoit le déploiement de "60 inspecteurs supplémentaires". Ce qui permettra l’inspection de 40 % des établissements privés sous contrat dans les deux prochaines années. Elisabeth Borne promet une remontée désormais "systématique" des faits de violences dans ces structures, qui scolarisent plus de deux millions d'élèves.
La précédente — et unique — visite d'un inspecteur dans l'établissement, rebaptisé Le Beau Rameau ("bèth arram" en béarnais) en 2009, remonte au printemps 1996. À l'époque, François Bayrou est ministre de l'Education et diligente une enquête administrative. Le rapport affirme que Notre-Dame-de-Bétharram "n'est pas un établissement où les élèves sont brutalisés".
La congrégation religieuse des pères de Bétharram, qui a longtemps dirigé l'établissement, a reconnu samedi pour la première fois le caractère "systémique" des violences commises. Elle a confié à un groupe de réflexion une commission d'enquête indépendante chargée d'apporter "réparation" à toutes les victimes.
L'affaire a engendré une vague de dénonciations similaires à l'encontre d'autres établissements catholiques dans les Hautes-Pyrénées, les Landes ou encore le Finistère. Une commission d'enquête parlementaire a également été créée sur les modalités du contrôle par l'État et de la prévention des violences en milieu scolaire, privé et public.
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