Les appels à la retenue se multiplient après l’attaque menée par l’Iran sur Israël dans la nuit du 13 au 14 avril. La pression est mise sur l’état hébreu pour éviter une riposte d'ampleur et le déclenchement d’une guerre régionale aux conséquences potentiellement catastrophiques.
La Russie a appelé lundi l'Iran et Israël à la "retenue" afin d'éviter toute nouvelle "escalade". Londres demande a Israël de ne pas engager de représailles contre Téhéran. Le chancelier allemand, Olaf Scholz, souhaite qu’Israël "contribue à la désescalade" au Moyen-Orient.
"Nous allons tout faire pour éviter l’embrasement et donc essayer de convaincre Israël qu’il ne faut pas répondre en escaladant, mais plutôt en isolant l’Iran" a détaillé de son coté Emmanuel Macron ce lundi chez nos confrères de BFM TV. Le chef de l’Etat veut notamment "accroître les sanctions, renforcer la pression sur les activités nucléaires iraniennes".
De son côté, l'Iran appelle les Occidentaux à "apprécier sa retenue" face à Israël plutôt que de "l'accuser". Téhéran affirme ne pas vouloir d’escalade, mais répondra à "toute menace ou agression". L’Iran affirme "n'avoir pas eu d'autres choix que d'exercer son droit à l'autodéfense", en riposte à une frappe meurtrière sur le consulat iranien à Damas le 1er avril.
Les représailles lancées dans la nuit du 13 au 14 avril ont impliqué au moins 300 missiles et drones. L’état-major israélien a assuré que 99 % avaient été abattus. Israël a été épaulé par les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la Jordanie. Mais aussi, la France qui a "procédé à des interceptions de missiles et de drones à la demande de la Jordanie" a précisé lundi Emmanuel Macron.
"L'Iran ne s'en sortira pas comme ça" avait indiqué dimanche le ministre israélien des affaires étrangères. Le cabinet de guerre s'est à nouveau réuni lundi. "Ça ne peut pas rester sans réponse de la part d’Israël qui a besoin de retrouver sa crédibilité dissuasive. Mais je ne crois pas à une offensive aérienne massive visant directement le sol Iranien" analyse sur RCF, Frédéric Encel, docteur en géopolitique, maitre de conférence à Science-Po Paris.
"L’autre possibilité, plus vraisemblable, c’est une riposte graduée visant l’instrument de l’Iran dans la région c’est-à-dire le Hezbollah libanais. Cela permettrait à Israël de démontrer toute sa capacité de puissance, sans risquer une escalade directe avec Téhéran" poursuit l'auteur "des 100 mots de la guerre".
En attendant, Israël a poursuivi ses opérations dans la bande de Gaza, affirmant que "l'attaque iranienne sans précédent du week-end ne la fera pas dévier de ses objectifs face au Hamas".
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