Plus de six millions d’Israéliens sont appelés à élire les membres de leur Parlement, la Knesset. Un scrutin qui déterminera le choix du futur Premier ministre. 47 partis sont en lice. Au final une dizaine seulement seront représentés dans l’hémicycle. Le géopoliticien Frédéric Encel, auteur de "L’atlas géopolitique d’Israël" (éd. Autrement) revient sur le contexte de cette élection.
Un scrutin qui s’annonce comme un référendum pour ou contre Benjamin Netanyahou. Le Premier ministre sortant brigue un 5ème mandat. Cela fait 13 ans qu’il est au pouvoir et il est mis en cause par la justice dans des affaires de corruption, fraudes et abus de confiance. Son principal adversaire est l’ancien chef d'Etat major de l’armée israélienne, Benny Gantz. Son parti Bleu et blanc, les couleurs du drapeau israélien, talonne le Likoud dans les sondages. Alors le Roi Bibi comme on le surnomme en israël est-il menacé par ce candidat centriste ? Pour le géopoliticien Frédéric Encel, trois raisons fragilisent le Premier ministre sortant.
Pour mettre toutes les chances de son côté, et satisfaire son aile droite, Benjamin Netanyahou a joué la carte internationale. Le Premier ministre israélien était aux côtés du président russe Vladimir Poutine il y a quelques jours. Il l’a remercié pour son aide dans la recherche du corps d'un soldat israélien porté disparu depuis la guerre du Liban en 1982.
Benjamin Netanyahou s’est également affiché avec Jair Bolsonaro, le nouveau président brésilien, au pied du mur des Lamentations. Mais surtout, il peut compter envers et contre tous sur Donald Trump. Le président américain, qui avait reconnu Jérusalem comme capitale de l'Etat hébreu, en décembre 2017. Donald Trump a reconnu il y a quelques jours la souveraineté d'Israël sur le Golan. Entre les deux hommes, les relations sont au beau fixe. Explications avec Denis Charbit, professeur de Sciences politiques à l’université ouverte d’Israël, auteur du livre "Israël et ses paradoxes : idées reçues sur un pays qui attise les passions" (éd. Cavalier Bleu).
Et alors que le match reste serré entre le Premier ministre sortant et son rival le général Benny Gantz, Benjamin Netanyahou a rajouté de l’huile sur le feu samedi dernier en déclarant que s’il était élu, il prévoirait l'annexion de colonies israéliennes en Cisjordanie occupée. Un nouveau coup d’éclat pour séduire un maximum de voix à droite, comme le révèle Frédéric Encel.
Parmi les électeurs israéliens, il y a près de 20% d’arabes. Ils s’estiment souvent marginalisés et peu représentés malgré la présence forte de députés arabes au Parlement. Les partis arabes représentent la troisième force politique à la Knesset : 13 députés sur 120. Mais contrairement à l'élection de 2015, ils se présentent divisés à ce scrutin, avec quatre partis sur deux listes et pourraient perdre du terrain. Quant au processus de paix israélo-palestinien, s’il est au point mort, la victoire du centre droit pourrait relancer l'espoir d'une paix avec les Palestiniens. C’est en tout cas ce que pense pense Denis Charbit.
A noter que deux électeurs israéliens sur trois devraient se rendre aux urnes, pour voter.
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