Après quinze mois de conflit dans la bande de Gaza, Israël et le Hamas ont conclu un accord de cessez-le-feu. Cet accord comprend plusieurs étapes : le retrait des forces israéliennes de la bande de Gaza, la reconstruction de Gaza et l'ouverture des points de passage. Pour bien comprendre les implications de ce cessez-le-feu, Frédéric Encel, essayiste et géopolitologue spécialisé dans le conflit israélo-palestinien, apporte son éclairage.
Le gouvernement de la bande de Gaza, administré par le Hamas, a annoncé lundi soir que "plus de 300 000 déplacés" palestiniens sont retournés dans le nord du territoire, suite à l’autorisation accordée par l’armée israélienne.
Le cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah au Liban a été prolongé de trois semaines dans la nuit du dimanche 26 au lundi 27 janvier. Frédéric Encel explique que cet accord repose sur deux points principaux : Le retrait du Hezbollah libanais pro-iranien au nord du fleuve Litani, puis le retrait de toutes les troupes israéliennes du territoire libanais. "On a déjà pris du retard. Les Israéliens affirment que le Hezbollah a conservé des caches d’armes et des tunnels à proximité de la frontière israélienne, ce qui nécessite du temps pour sécuriser la zone", souligne le géopolitologue. Il précise qu’un cessez-le-feu reste fragile, car il ne s’agit pas d’un traité de paix. "Un cessez-le-feu est un acte militaire. Il peut être transgressé sans nécessairement entraîner un retour à la guerre."
Un cessez-le-feu est un acte militaire. Il peut être transgressé sans nécessairement entraîner un retour à la guerre.
Cependant, Frédéric Encel estime que les deux camps ont intérêt à maintenir cet accord. "En principe, ce sont les Casques bleus qui doivent garantir son application, mais jusqu’à présent, l’ONU n’a pas manifesté une volonté politique claire pour leur permettre d’utiliser la force en cas de violation." La France et les États-Unis semblent néanmoins avoir pris la tête d’une coalition politique internationale plus ferme, ce qui, selon lui, renforce les chances de respecter le cessez-le-feu.
Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, s’oppose à un retrait total des troupes israéliennes de Gaza et refuse que le territoire soit administré par le Hamas ou par l’Autorité palestinienne à l’issue de la guerre. Frédéric Encel souligne que 90 % des Israéliens rejettent l’idée d’une présence civile ou militaire israélienne permanente dans la bande de Gaza. Les partisans de l’annexion représentent moins de 10 %. L’état-major, la population et le gouvernement israéliens estiment que les frontières – notamment avec l’Égypte – doivent rester sous contrôle israélien. "Le Hamas a toujours utilisé les tunnels creusés sous la frontière égyptienne pour organiser une contrebande massive de matériel, d’armement et de combattants. Après le 7 octobre, cela est devenu inacceptable pour les Israéliens", explique-t-il.
À court terme, l’idéal serait de maintenir le cessez-le-feu, de rétablir l’Autorité palestinienne dans la bande de Gaza et de commencer la reconstruction des infrastructures essentielles pour les Palestiniens.
Frédéric Encel croit en la possibilité d’une paix durable, mais uniquement à moyen ou long terme. "À court terme, l’idéal serait de maintenir le cessez-le-feu, de rétablir l’Autorité palestinienne dans la bande de Gaza et de commencer la reconstruction des infrastructures essentielles pour les Palestiniens", conclut-il.
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