Le résultat de ce scrutin sera observé à la loupe non seulement dans la péninsule italienne mais également dans toute l’Europe. S’il est difficile d’en prédire le résultat, la campagne des législatives aura été marquée par une montée du populisme et de l’euroscepticisme.
Trois forces principales vont se disputer les voix des électeurs italiens dimanche: une coalition de centre-gauche, une coalition de centre-droit et le Mouvement 5 étoiles. Il s'agit du premier parti du pays. Il est crédité de 28 à 30 % des voix. Ce parti, dont est issu la maire de Rome, est un parti populiste difficile à classer, un parti hybride qui propose à la fois des propositions de gauche comme le revenu de citoyenneté et des propositions de droite sur les questions d’ordre et d’immigration.
Ce parti se distingue aussi par son rejet de l'élite au pouvoir. Il n’envisage donc aucune alliance, ce qui permet à la coalition de centre-droit de garder l’avantage puisqu’elle est créditée entre 37 et 38 % des intentions de vote.
En effet, face à un Mouvement 5 Etoiles qui arrive seul en tête mais qui rejette toute alliance, face à une coalition de centre-gauche en difficulté autour du Parti démocrate de Matteo Renzi, la coalition de centre-droit tire son épingle du jeu. On y trouve le parti de Silvio Berlusconi, Forza Italia, la Ligue du Nord et Frères d'Italie, deux partis d’extrême droite.
Dans cette coalition, c’est Silvio Berlusconi, âgé de 81 ans et frappé d’inéligibilité qui a mené la danse durant la campagne. Ce qui ne garantit pour autant pas un retour de force du Cavaliere, à en croire Marc Lazar, directeur du centre d’Histoire de Sciences Po, spécialiste de l’Italie.
Autre point important durant cette campagne électorale, le nombre d'indécis. Ces derniers sont très nombreux et ni la coalition de droite, ni la coalition de gauche, ni le Mouvement 5 Etoiles ne sont aujourd'hui en mesure d'avoir la majorité nécessaire pour former un gouvernement. Ce qui est sûr en revanche, c’est que ce scrutin sera clairement le signe d’une progression du populisme.
Les scénarios l’illustrent bien, un vent de populisme et d’euroscepticisme souffle sur l’Italie, pays cofondateur de l’Europe. Dans un contexte où l’Allemagne traverse elle-aussi des turbulences, où la Grande-Bretagne planche sur sa sortie, les élections en Italie représentent une nouvelle menace pour la cohésion de l’Europe.
A noter que l’issue de ce scrutin pourrait aussi bien agiter les marchés financiers. D’autant que le président de la Commission européenne, n’est pas franchement optimiste.Pour Jean Claude Juncker, l’Europe doit peut-être se préparer au "pire scénario", au lendemain des élections italiennes de dimanche.
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