Bourges
La commune de Jars a la chance d'avoir une église unique dans le département. Malheureusement, l'édifice est en mauvais état et nécessite des restaurations. Une situation difficile pour ce petit village. Reportage.
C'est une difficulté à laquelle sont confrontés beaucoup de maires en France, notamment dans les petits villages : comment entretenir les églises, patrimoine incontournable, mais malheureusement souvent en mauvais état ? C'est la question que se pose la commune de Jars dans le nord du Cher, qui a la chance d'avoir un édifice unique dans le département, mais un petit budget. La Mairie et une association se battent pour restaurer leur édifice.
Lorsqu'on arrive à Jars depuis Bourges via la D74, on aperçoit se dessiner à l'horizon ce village de 500 habitants. On est tout de suite impressionné par la taille de l'église Saint-Aignan. Grande église, mais mauvais état : « Elle a besoin de travaux très importants de restauration ! » s'inquiète Arnaud Lamazère, Président de l'association "La Petite Cathédrale du Pays Fort", un nom qui en dit long sur les dimensions de l'édifice. « Il y a des besoins notamment sur les contreforts, qui sont infiltrés d'eau et qui entraînent le pourrissement des boiseries, des moisissures, des détériorations... » déplore Arnaud Lamazère. « Ça ne fragilise pas l'édifice, mais ça le détériore et le défigure. »
En revanche, les abat-sons menacent de tomber, ils seront changés d'ici la fin de l'année par la Mairie pour un coût de 24 000 euros. « Nous n'avons plus le choix » estime le Maire Rémi Pierre. Il est conscient de la chance qu'il a d'avoir ce beau patrimoine sur sa commune, mais déplore le manque de moyens pour l'entretenir. Il y a 10 ans, un diagnostic a été réalisé. Le coût global de la restauration était estimé à plus de 2 millions d'euros, trop cher pour le Maire : « Comme tout le monde le sait, les budgets des communes ne sont pas extensibles et les fonds sont en baisse. C'est une belle chose pour la commune d'avoir un monument historique, une très belle église... mais c'est une charge phénoménale ! On va dire que c'est un cadeau empoisonné... »
Cadeau empoisonné pour les caisses de la Mairie, on le comprend aisément, mais patrimoine unique dans le département : « C'est le seul édifice religieux Renaissance du Cher » explique Arnaud Lamazère. La nef date de 1533, en revanche la tour-clocher autour de laquelle elle a été construite est de 1488. « C'est une église qui est très sobre. Les badigeons blancs recouvrent probablement des fresques qui ne sont pas mises à jour. En revanche, les chapiteaux et les clefs de voûte sont extrêmement décorés, la plupart aux armes des Rochechouart, qui sont les fondateurs de cette église. »
L'association essaye de récolter des fonds pour restaurer l'église. Elle organise des visites, des événements culturels, mais aussi d'autres initiatives originales : « Nous avons édité un guide de visite que nous vendons et un jeu, le jeu du Jars ! C'est sur le modèle du jeu de l'oie, qui suit le parcours de visite de l'église ». Le 11 juin prochain, l'association organisera un grand concert avec 90 choristes. Un répertoire original : de Haendel à Barbara, en passant par le rappeur Soprano. Rendez-vous à 16 h. Tarif : 10 euros.
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