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Jean Merckaert : pour réduire les inégalités, "il faut un changement radical"
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Jean Merckaert : pour réduire les inégalités, "il faut un changement radical"

RCF,  -  Modifié le 16 février 2017
"Réduire les inégalités : une urgence écologique et sociale ?". Un colloque qui s'ouvre jeudi 16 février, au CESE, à Paris, et dont RCF est partenaire.

"Réduire les inégalités : une urgence écologique et sociale ?" c’est le titre du colloque qui s’ouvre jeudi 16 février à Paris au Conseil Economique Social et Environnemental (CESE). Un colloque organisé par la revue Projet et quinze associations. RCF est partenaire de ce colloque.

"Depuis plusieurs années, on oppose un dilemme insupportable, le fait que si l’on veut préserver l’emploi et être plus prospère, il faudrait reposer sur un modèle de croissance infinie dans un monde fini. Donc soit on exploite la planète plus que de raison, et l’on consomme aujourd’hui plus que la planète ne peut nous offrir, soit on préserve la planète. Nous n’avons pas voulu se résoudre à ce dilemme insurmontable, et nous avons réuni une quinzaine d’associations venus d’horizons très différents. La bonne nouvelle, c’est qu’il exister une solution. Une des premières étapes est de réduire les inégalités, ou dans des termes chrétiens, de partager" explique le rédacteur en chef de la revue Projet, Jean Merckaert. 

Il ajoute que "l’écologie, ou l’économie, c’est l’administration de la maison commune, comme le disait le pape François. Aujourd’hui nous maltraitons notre maison commune, nous maltraitons beaucoup d’humains, y compris dans notre pays. Or il existe pour nous un espace, qui respecte la dignité de l’être humain et qui respecte les limites de notre planète. Evidemment, pour cela, il faut avoir une vision systémique. Cela suppose de changer de boussole".

Dans cette notion de partage que soutient le colloque, "il y a une notion court-termiste de réduction des inégalités, mais également celle de vivre simplement pour que d’autres puissent simplement vivre, comme le disait Gandhi. Le moteur de tout cela, ce n’est pas la restriction mais la générosité" précise Jean Merckaert, qui admet qu’un tel projet rencontrera forcément des résistances.  

Des résistances, car le système en place est bien accroché. "Quand vous avez huit personnes qui détiennent autant de richesse que la moitié la plus pauvre de la population sur terre, on peut imaginer que ces personnes seront  contre la réduction des inégalités. Mais il existe des mesures très concrètes à entreprendre, comme un écart maximum de richesse au sein des entreprises, une fiscalité plus progressive, la mise au pas des marchés financiers. Un changement radical" pour le rédacteur en chef de la revue Projet.

Aujourd’hui, devant la peur de manquer, il existe deux options, explique encore Jean Merckaert. "Il y a l’option Trump : on s’enferme chez soi, on construit des murs, on garde tout pour soi, et on fait semblant que l’on n’est pas dans la même maison. Ou bien il y a l’économie du partage. Une économie qui ne nécessite pas de faire table rase : elle s’invente déjà. De nombreuses personnes dans le monde innovent dans le domaine de l’économie du partage" avance-t-il.

Ce colloque vise à poser les constats. Il y aura neuf ateliers pour étudier les propositions. Des propositions pour sortir du court-terme, pour s’attaquer aux obstacles. Les mutations que nous souhaitons se préparent, s’anticipent. "Nous n’avons pas la prétention d’avoir une boîte à outils avec des solutions clé en main. Pour que cela fonctionne, il faut que ce changement soit désiré" conclut-il.

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