Des coups de feu tirés à proximité de Donald Trump. Deux mois après une tentative d'assassinat en Pennsylvanie, une fusillade a éclaté près du candidat républicain alors qu'il jouait au golf à son domicile en Floride. Un nouveau rebondissement dans une campagne présidentielle pleine de surprises. Jean-Eric Branaa, maître de conférences à l'université d'Assas et chercheur au Centre Thucydide de relations internationales, décrypte cette campagne.
Les Américains votent dans exactement 50 jours, la campagne des deux candidats s'intensifie notamment à la suite du débat du mardi 10 septembre. Jean-Eric Branaa , spécialiste de Etats-Unis analyse la course à la Maison-Blanche.
Le dimanche 15 septembre, Donald Trump a été victime d'une seconde tentative d'assassinat, après celle du samedi 13 juillet lors d'un meeting en Pennsylvanie, appuyant l'image d'une figure victimaire utilisé par l'ancien président. "Cela lui permet de relancer cette thématique en disant que le camp d'en face est prêt à tout car il ne peut pas gagner loyalement", souligne Jean-Eric Branaa. Ce coup de projecteur est une aubaine pour l'ancien président des États-Unis, après le débat télévisé des deux candidats, que la majorité des observateurs a jugé largement remporté par Kamala Harris. "C'est de Donald Trump dont on parle depuis la fin du débat, car on ne cesse de commenter les propos qu'il a tenus sur les chiens et les chats mangés par des Haïtiens à Springfield, ce qui alimente les chroniques. Il a réussi à rester en Une des journaux, et avec cette tentative d'assassinat, il ne va pas en sortir."
C'est de Donald Trump dont on parle depuis la fin du débat, car on ne cesse de commenter les propos qu'il a tenus sur les chiens et les chats mangés par des Haïtiens à Springfield, ce qui alimente les chroniques. Il a réussi à rester en Une des journaux, et avec cette tentative d'assassinat, il ne va pas en sortir.
La nouvelle tentative d'assassinat met en lumière les défaillances des services secrets des États-Unis. Le maître de conférences à l'université d'Assas rappelle que "le Congrès a demandé une réunion d'urgence avec le Secret Service et le FBI. Cela fait 25 ans que les services de sécurité aux États-Unis sont critiqués pour leur incapacité à anticiper les événements, depuis le 11 septembre 2001."
Kamala Harris s'est éloignée de l'électorat ouvrier, prioritaire pour Joe Biden, en se tournant vers les zones rurales, bastion électoral de Donald Trump. "Elle vise très clairement les paysans et les zones rurales pour tenter de les reconquérir et affaiblir Trump. Elle privilégie de plus petits lieux pour ses meetings, avec des rencontres destinées à s'adresser à cette Amérique centrale, qui ne vote plus démocrate depuis très longtemps", analyse Jean-Eric Branaa.
C'est la question de l'avortement qui dominera, et Kamala Harris sera perçue comme étant contre la vie. C'est la spécificité de la campagne américaine : on entend ce qui nous plaît.
La communauté évangélique représente habituellement un socle électoral important pour le candidat du Parti républicain. Cependant, cette base est menacée par la position ambigüe de Donald Trump sur l'avortement. Jean-Eric Branaa explique que l'ancien président "a refusé une proposition de loi fédérale sur l'avortement, bottant en touche en affirmant que cela relevait de chaque État." Il a tenté d'adopter une stratégie politique de défense des familles en se déclarant favorable à la FIV (fécondation in vitro), une position mal comprise par ses partisans, précise le maître de conférences.
L'immigration est devenue un thème ancré dans les campagnes américaines, et même chez les catholiques et les évangéliques, les électeurs passeront à côté.
En ce qui concerne l'électorat catholique, le pape a déclaré que les deux candidats étaient contre la vie : Donald Trump en raison de sa politique anti-immigration et Kamala Harris pour ses positions sur l'avortement. Les électeurs ne retiendront que la question de l'avortement, selon Jean-Eric Branaa. "L'immigration est devenue un thème ancré dans les campagnes américaines, et même chez les catholiques et les évangéliques, les électeurs passeront à côté. C'est la question de l'avortement qui dominera, et Kamala Harris sera perçue comme étant contre la vie. C'est la spécificité de la campagne américaine : on entend ce qui nous plaît."
L'auteur de Kamala Harris : l'Amérique du futur en est persuadé, la candidate démocrate incarne le combat de nombreuses minorités par ses origines et sa culture. "Elle symbolise le métissage et la multiculturalité. Elle n'a pas besoin de faire comme Hillary Clinton pour prouver qu'elle défend ces valeurs. Kamala Harris a ce petit quelque chose en plus qui fait qu'on ne peut pas la suspecter d'un discours faux. Peut-être est-il temps qu'une femme prenne le rôle principal à la Maison-Blanche."
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