Moscou en a fait un exemple. Alexeï Navalny, le principal organisateur de la manifestation anti-corruption, a été condamné à 15 jours de détention et 20 000 roubles d'amende, soit environ 325 euros. Cet homme avait organisé les grandes manifestations organiséeq dimanche dernier à Moscou, mais aussi à Saint-Pétersbourg, Ekaterinbourg, Tioumen, Oufa, Samara, et Vladivostoket qui ont rassemblé plusieurs milliers de personnes.
Alexeï Navalny reste l'un des principaux opposants à Vladimir Poutine, et à ses proches. Il avait notamment dénoncé l'empire immobilier que s'était bâti Dmitri Medvedev, dans une vidéo YouTube ayant fait plus de onze millions de vues. Avec lui, plus de 1 000 personnes ont également été interpellées par les forces de l'ordre.
Une nouvelle vague de répression contre l'opposition au pouvoir russe, qui pose la question de l'état de la démocratie en Russie. Pour Jean-François Colosimo, directeur des éditions du CERF et enseignant à l'institut théologie orthodoxe Saint Serge, "la démocratie en Russie, c’est un mot qui a mauvaise presse depuis Eltsine au moment où il y avait une décadence complète des institutions, au moment où le monde entier venait se servir en Russie, au moment aussi où il y avait à la télévision une décadence des mœurs apportée par l’Occident. C’était alors un sentiment tragique d’humiliation pour les Russes".
"De ce point de vue là, Poutine a de longues années devant lui. Mais le véritable problème c’est la reconstruction d’un tissu social après le communisme. Sortir de l’homo sovieticus, comme le disait Alexandre Soljenitsyne, qui estimait que cela prendrait quarante ans. Nous sommes 25 ans après la chute du mur, les générations anciennes sont encore là. Une nouvelle Russie émergera, mais il faut lui laisser le temps" conclut-il.
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