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Jean-Michel Blanquer : "gouverner est plus un devoir qu’un privilège"

Un article rédigé par Philomène Dubois - RCF, le 6 septembre 2024 - Modifié le 9 septembre 2024
L'invité du week-endJean-Michel Blanquer : "gouverner est plus un devoir qu’un privilège"

Jean-Michel Blanquer, ancien ministre de l'Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports, revient deux ans après son départ du gouvernement sur son expérience du pouvoir et sur le bilan de ses réformes. Il est l'invité de la matinale RCF et Radio Notre Dame.

Jean-Michel Blanquer au micro de RCF/ RND ©Philomène DuboisJean-Michel Blanquer au micro de RCF/ RND ©Philomène Dubois

À l’occasion de la sortie de son livre La Citadelle, Jean-Michel Blanquer témoigne de ce qu’il retient de ces années passées rue de Grenelle et de l’état de la société française aujourd’hui.

"Les Français peuvent s’unir sur la majorité des grands axes qui permettront de redresser la France"

Le jeudi 5 septembre, l’Élysée a annoncé la nomination du nouveau locataire de Matignon, Michel Barnier. Mais sera-t-il en mesure de former un gouvernement sans être censuré ? Jean-Michel Blanquer l’affirme, 70 à 80 % des Français peuvent s’unir sur les grands thèmes qui permettront de redresser la France. "C’est à présent à Michel Barnier de reprendre le flambeau, de parler à la droite et à la gauche. Il pourra dépasser les blocages si l’on sent un soutien de la société française sur les priorités qu’il affichera."

C’est à présent à Michel Barnier de reprendre le flambeau, de parler à la droite et à la gauche. Il pourra dépasser les blocages si l’on sent un soutien de la société française sur les priorités qu’il affichera. 

L’ancien ministre de l'Éducation dépeint sa vision du pouvoir en reprenant l’image du système politique de la Rome ou de la Grèce antique. Les charges politiques n'étaient que passagères, les citoyens avaient un autre métier. "Je suis fier d’être citoyen et de contribuer à la société via mon métier. J’exerce parfois la politique, mais cela ne doit pas être un but en soi." Pour lui, "gouverner est plus un devoir qu’un privilège". Il est revenu à son métier d’origine : professeur à l’université.

Des réformes conduites avec "l'esprit de vérité"

L’auteur de La Citadelle est revenu sur les réformes qu’il a menées entre 2017 et 2022. Il dit les avoir conduites avec "l’esprit de vérité" qui permet de réconcilier la société avec les politiques, et de les avoir réalisées dans le cadre du projet d’Emmanuel Macron présenté durant la campagne présidentielle de 2017. "Emmanuel Macron a réussi à cristalliser quelque chose d’essentiel. Il y avait un manque de sens pour les démocraties, et il a contribué à retrouver ce sens." Jean-Michel Blanquer met ainsi en avant que de très bonnes mesures ont été prises grâce à ce nouvel élan. Le champ de l’éducation a fait un bond grâce à une action structurelle avec des niveaux plus exigeants afin de mieux préparer aux études supérieures. "Ces grands principes étaient les siens, et j’étais son mousquetaire."

Emmanuel Macron a réussi à cristalliser quelque chose d’essentiel. Il y avait un manque de sens pour les démocraties, et il a contribué à retrouver ce sens.

Face aux critiques qui ont émergé lors de la publication des études PISA, Jean-Michel Blanquer se défend, "nous sommes aujourd’hui au niveau de nos voisins. Les mauvaises nouvelles sont liées à la crise sanitaire. Il était prévisible que des élèves de 15 ans, qui n’ont pas pu venir en cours, voient leur niveau chuter, mais nous restons au niveau de nos voisins."

"Il faut investir dans l’éducation"

Selon l’ancien ministre de l'Éducation, les pays qui vont bien sont ceux qui ont largement investi dans l’éducation. "Ce n’est pas sur les questions d’éducation qu’il faut faire des économies. Il y a un éléphant dans la pièce : il y a les dépenses d’investissement et les dépenses de l’État." Il insiste sur ce sujet car, pour lui, investir permet d’éviter les problèmes sociaux qui entraîneront par la suite des dépenses, prenant ainsi l'exemple des réformes sur les savoirs fondamentaux à l’école primaire. "On a opéré un renversement de tendance grâce à un bouquet de mesures. La plus connue : le dédoublement des classes, qui a permis de réduire les inégalités. La France n’est plus le pays le plus inégalitaire de l’OCDE."

On a opéré un renversement de tendance grâce à un bouquet de mesures. La plus connue : le dédoublement des classes, qui a permis de réduire les inégalités. La France n’est plus le pays le plus inégalitaire de l’OCDE.

Jean-Michel Blanquer a lui-même investi dans l’éducation en créant Terra Academia. L’objectif ? Développer des campus de la transformation écologique sur le territoire français pour créer les formations adaptées aux besoins de chaque région.

 

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