Invité Région du mercredi 16 octobre, Jean-Yves Cerfontaine est président de la Banque Alimentaire de Charente-Maritime. Il revient pour RCF sur les enjeux qui touchent l'association en cette rentrée scolaire.
C'est la première rentrée scolaire pour Jean-Yves Cerfontaine à la tête de la Banque Alimentaire de Charente-Maritime. Arrivé à la tête de l'association en mai dernier, il a directement été confronté à nombre d'enjeux, dus pour beaucoup à la hausse des bénéficiaires.
La Banque alimentaire charentaise-maritime aide ainsi "16 800 personnes" à temps plein, qui bénéficient donc de deux distributions par mois, et "quelques milliers" de manière plus ponctuelle. Un nombre en forte hausse, souligne Jean-Yves Cerfontaine : "nous étions à moins de 10 000 bénéficiaires il y a cinq ans". Et le président d'évoquer des potentielles "difficultés supplémentaires" à l'avenir, qui forcent l'association à s'y préparer.
Une hausse qui s'accompagne d'une évolution des profils des bénéficiaires : "de plus en plus de personnes qui ont un travail à temps plein, viennent nous voir parce qu'ils n'arrivent plus à joindre les deux bouts". En cause pour Jean-Yves Cerfontaine, la hausse des prix des loyers, de l'essence ou des denrées alimentaires. Même phénomène pour les étudiants : "nous voyons cette population augmenter, même dans des écoles comme Excelia ou des écoles d'ingénieurs". Cette évolution des profils contrevient directement à la vision typique des bénéficiaires de la Banque Alimentaire : "On s'attend à ce que ce ne soit que les personnes qui sont au RSA, qui sont installés dans une forme de pauvreté".
Face à cette forte augmentation de son nombre de bénéficiaires, la Banque Alimentaire 17 doit maintenant "avoir une gestion très serrée" de ses moyens pour pouvoir leur venir en aide. En conséquence, l'association se repose essentiellement sur les bénévoles, ainsi que "très peu" de personnes salariées.
D'autant que les subventions publiques tendent à diminuer : Jean-Yves Cerfontaine évoque ainsi des "coups de rabots" des pouvoirs publics, avec une baisse d'une "bonne dizaine de pourcents" sur certaines aides. "A nous aussi de nous mobiliser pour rentrer dans les clous des différents dossiers", conclut-il, pour "nous faire entendre" et montrer "sans arrêt" que "nous faisons le meilleur usage de l'argent public qu'on nous confie".
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