Jeux olympiques : “À la demande du CIO, des aumôniers seront présents tous les jours pour venir en aide aux sportifs” , explique François Morinière

Les Holy Games commencent ce vendredi 19 juillet, un appel à la paix mondiale et à la fraternité qui se tiendra jusqu’au 8 septembre. Depuis Jean-Paul II, le sport a acquis une importance croissante au sein de la théologie et du discours de l'Église catholique. En quoi consiste précisément cette “trêve” olympique ? 

Une tradition spirituelle ancrée

Dès ses débuts modernes sous Pierre de Coubertin, les Jeux olympiques ont inclus une dimension spirituelle significative. “Il y a longtemps maintenant, qu'il y a une présence spirituelle au sein des Jeux olympiques, puisque ça c'est une demande du CIO. L’institution demande à ce qu'il y ait un lieu interreligieux au sein du village olympique”, souligne François Morinière. 

Holy Games se distingue cette fois par son accompagnement aux délégations en offrant des messes dans différentes langues pendant les Jeux olympiques. “Ce qui est nouveau avec Holy Games, c'est l'ampleur de la mobilisation avec beaucoup d'initiatives pour que des jeunes aident à tenir les paroisses ouvertes” , ajoute-t-il. 

Un appel à la paix 

Face à la nouvelle réalité politique, le CIO a récemment réintroduit la Trêve olympique. Cette initiative vise à protéger les intérêts des athlètes et du sport en général, tout en encourageant la paix, le dialogue et la réconciliation. “À la demande du CIO, des aumôniers seront présents tous les jours pour venir en aide aux sportifs” , annonce François Morinière. 

“Cette trêve olympique a été instituée à partir des Olympiades en 1994 pour manifester l'envie de paix autour de ces JO et, effectivement, un appel à l'arrêt des conflits pour que les jeux olympiques soient le symbole d'une fraternité entre les hommes. Et donc c'est cette messe qui vient la symboliser”, rapporte l’ancien directeur de L'Équipe. 

Le cessez-le-feu n'est-il pas vain, étant donné les conflits en Terre Sainte et entre l'Ukraine et la Russie ? 

Alors que le monde est de nouveau confronté à de multiples guerres et crises, comment assurer qu'un cessez-le-feu soit entendu et respecté par les différents belligérants ? Selon, François Morinière  “Il faut à minima une obligation de moyens, c'est-à-dire de demander, de prier pour cet arrêt des conflits. Est-ce qu'on sera suivis ? C'est difficile parce que les tensions sont tellement fortes en ce moment qu'il ne faut pas rêver. Mais je pense que c'est le rôle des Jeux olympiques de demander” , déclare-t-il. 

Les conflits en cours concernent probablement quelques dizaines, voire une centaine d’athlètes. Pour le membre fondateur des Holy Games “C'est important que les sportifs qui participent aient un petit peu de répit, parce que leurs proches sont mobilisés. Et puis, c'est une belle façon pour l'Église de contribuer symboliquement par une prière à l'Esprit-Saint afin que cet esprit de paix essaye de souffler sur les belligérants” , poursuit François Morinière. 

Notre-Dame des sportifs : un symbole de soutien

Une nouvelle initiative marquante est la création de la chapelle Notre-Dame des Sportifs à l'église de la Madeleine,  lieu de prière dédié aux sportifs et à leurs accompagnants. Cette chapelle, située au cœur de Paris, est destinée à offrir réconfort et soutien spirituel à une communauté souvent sous pression.

“ Ce sont des hommes et des femmes qui sont très exposés, qui sont très attendus, qui portent souvent sur leurs épaules, à un âge très jeune, des lourdes responsabilités, parce qu'on les attend au plus haut. Et donc, on a voulu que ce symbole leur soit dédié, et ce sera l'occasion de la mettre en avant, bien sûr, lors de la messe de l'ouverture de la trêve olympique” , conclut le membre fondateur des Holy Games.