Selon le collectif Le Revers de la Médaille, 12 545 personnes ont été expulsées sur la période 2023-2024. Un chiffre en augmentation de 38,5 % par rapport à la période précédente. Les membres du collectif dénoncent "un grand nettoyage social” à l’approche des Jeux Olympiques et Paralympiques.
Il y a la cérémonie d’ouverture, les records olympiques et les podiums. La quinzaine olympique s’ouvre dans un peu plus de cinquante jours et c’est bien “le revers de la médaille” que dénonce le collectif éponyme. Ils dénoncent un “nettoyage social” en cours à l’encontre des populations les plus précarisées. En cause : l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques.
Connaissez-vous le syndrome de Paris ? Trouble psychologique transitoire, qui touche en particulier les touristes japonais, désemparés par l’écart entre la réalité et leur vision idéalisée de la capitale. Avec ce nettoyage social dénoncé dans le communiqué du collectif Le revers de la médaille, l’organisation prend ses précautions. “C’est une ‘Paris carte postale’ qui se prépare. La région Ile-de-France veut se vider des personnes qu’elle considère comme indésirables”, affirme Paul Alauzy, porte-parole du collectif.
Où sont envoyés ces Franciliens précaires, qui dorment dans leur voiture ou à la rue ? “En région”, répond Paul Alauzy. En tout, depuis le début de l’année, 12 500 personnes ont été expulsées lors de 138 opérations dédiées, soit une augmentation de 38 % en deux ans. Rien qu’en 2023, 3 958 d’entre elles ont été envoyées dans des sas en région.
Mauvaise pub pour les Jeux olympiques à moins de deux mois de l’événement le plus suivi de la planète. L’héritage social promit par le comité olympique, il y a encore quelques mois s’effrite. Le nombre de mineurs expulsés a triplé, et les habitants peinent à trouver des avantages à ces jeux. Dans ce contexte, 3 000 places d’hôtel social ont été supprimées en 2023, en Île-de-France.
Derrière le terme de “nettoyage social”, le communiqué entend “le fait de harceler, d'expulser, d'invisibiliser les populations catégorisées par les pouvoirs publics comme indésirables des lieux où se tiendront les JOP [Jeux Olympiques et Paralympiques, NDLR]”. Paul Alauzy déplore ce “raidissement’, et explique que “les solutions qu’on leur donne sont court-termistes et ne concernent pas tout le monde”. Avant de conclure : “nous préfigurons un héritage anti-social”.
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