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JO de Paris : après les critiques, le mea culpa de Clotilde Brossollet

Un article rédigé par Clotilde Brossollet - RCF, le 16 septembre 2024 - Modifié le 16 septembre 2024
Le point de vue de 7h20Mea culpa de rentrée, par Clotilde Brossollet

LE POINT DE VUE DE CLOTILDE BROSSOLLET - Pas moins d’un français sur 3 était sceptique. A quelques jours de l’ouverture des jeux olympiques, en juillet, les français oscillaient entre défiance et indifférence. Finalement, beaucoup se sont pris aux jeux. L'éditrice Clotilde Brossollet fait son mea culpa.

Clotilde Brossollet ©Claudia CorbiClotilde Brossollet ©Claudia Corbi

Je dois l’avouer : cet été, j’ai mangé mon chapeau. Je l’ai mangé petit morceau par petit morceau et ma foi, il n’était pas si désagréable à avaler. Je le reconnais, j’appartenais au clan des sceptiques, des méfiants voire des mécontents.

Des Jeux trop coûteux

Les Jeux Olympiques n’étaient pour moi que la danseuse de politiques en quête d’une gloire qui « ne coûte rien puisque c’est l’État qui paye », comme l’aurait dit François Hollande. La sécurité, le budget… Tout me semblait démesuré. J’avais rejoint la confrérie des disciples du poète latin en dénonçant ces jeux qui endormirait le peuple en manque de pain, tandis que notre pays s’enfonçait dans une crise qui, d’économique et sociale, était aussi devenue politique. Quant à la passion du sport, il est évident que j’y suis hermétique si ce n’est allergique : la dernière fois que j’ai porté une paire de baskets remonte à loin, à plusieurs dizaines d’années, pour mon bac !

Quand à la passion du sport, il est évident que j'y suis hermétique 

Bref, j’étais bien convaincue que je ne me laisserais pas prendre par l’engouement. D’ailleurs, autour du moi, seuls les férus de sport attendaient l’évènement avec impatience. J’avais donc choisi de fuir Paris pour m’exiler le plus loin possible, en Bretagne, là où finit la terre.

Reconnaître son erreur

Du bout du monde, dès que le Pont d’Austerlitz s’est enflammé aux couleurs de notre drapeau, j’ai compris que je m’étais totalement trompée. Si la cérémonie d’ouverture a attiré son lot de polémiques, dont certaines, il me semble à juste titre, je dois le reconnaître, recevoir les Jeux Olympiques, au cœur de Paris, ça avait de la gueule !

Et notre pays aussi fracturé que jamais, un an après les émeutes qui ont suivi la mort du jeune Nahel et quelques jours à peine après un cycle électoral synonyme d’impasse, notre pays avait bien besoin de cette parenthèse enchantée. Certes rien n’est réglé mais l’espace de quelques semaines, nous avons retrouvé un peu de répit, un semblant d’unité et même une certaine fierté bien placée.

Il suffit de penser aux 45 000 bénévoles qui se sont engagés pour comprendre qu’en France, tout n’est pas foutu. 45 000 personnes qui ont donné du temps, pris sur leurs vacances, pour permettre la réussite de la fête sans rien attendre en contrepartie que celle d’avoir contribué à ce que tout se déroule comme prévu.

Le splendide spectacle des paralympiques

J'ai confessé mon erreur, et j'ai voulu faire pénitence. J’ai donc pris des places pour les Jeux Paralympiques. Je dois l’avouer, j’ai adoré car les paralympiques, c’est les JO en encore mieux. Non seulement, j’ai goûté à cette parenthèse enchantée d’une fête partagé mais surtout j’ai vu des athlètes qui refusent d’être considérés comme des héros mais qui imposent le respect. J’ai vu des athlètes courir avec des lames, lancer des disques depuis un fauteuil, tirer à l’arc appuyé sur une seule jambe… J’ai vu ces athlètes anonymes de haut niveau guider des coureurs aveugles dans une synchronisation inouïe… J’ai vu des hommes et des femmes aux destins extraordinaires… Et rien que pour cela, même si la facture est salée, les JO à Paris, ça valait le coup !
 

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