Ce week-end, le Président américain a annoncé le retrait de sa candidatures aux élections de novembre, à travers une lettre. Joe Biden, âgé de 81 ans, faisait l'objet de critiques depuis plusieurs semaines concernant sa capacité physique à assumer son rôle. Il a également réaffirmé son soutien à la candidature de sa vice présidente, Kamala Harris. Interrogé par Grégoire Gindre, le directeur et fondateur de l'IRIS, Pascal Boniface, décrypte ce séisme politique.
Au cours des dernières semaines, les signes de fatigue de Joe Biden étaient nombreux : un débat désastreux contre Trump, des bourdes au sommet de l'OTAN confondant Zelensky et Poutine, Kamala Harris et Donald Trump. "Ce n'était plus possible", affirme Pascal Boniface, ajoutant que l'appui de figures comme Barack Obama en faveur d'un retrait avait pesé dans la balance. Depuis quelques semaines, plus de 30 élus démocrates demandaient au président sortant de céder la place à un candidat plus jeune.
" C'est très tard, puisque celui qui va le remplacer n'aura pas vraiment le temps de faire campagne. Il faudra attendre la Convention démocrate pour savoir qui emportera la décision. Mais en tout cas, on allait vers une catastrophe annoncée pour le camp démocrate" , explique-t-il.
Du côté républicain, la nouvelle complique la donne pour Donald Trump. "Pour Trump, avoir Biden en face de lui était une satisfaction morale", explique Pascal Boniface. Trump voyait en Biden une revanche facile et une victoire assurée. "L'état de santé de son adversaire lui offrait une sorte d'élection de maréchal, une élection très facile", poursuit-il. Avec le retrait de Biden, Trump doit désormais se préparer à affronter une nouvelle adversaire potentiellement plus dynamique et combatif.
La démocrate de 59 ans a été adoubée par le président américain, devenant ainsi la potentielle candidate pour les élections présidentielles de novembre. Si rien n'est encore définitif, la vice-présidente a réagi dans un communiqué dimanche 21 juillet, se disant "honorée" de cet appui. Kamala Harris a déclaré son intention de "remporter l'investiture démocrate afin de "battre Donald Trump".
"On peut penser que, si elle était désignée, elle placerait la campagne sur le terrain du droit à l'avortement, remis en cause par Trump", assure Pascal Boniface.
Les démocrates sont maintenant face à une course contre la montre pour désigner un nouveau candidat. Parmi les noms cités par Pascal Boniface, Kamala Harris, le gouverneur de Californie Gavin Newsom, la gouverneure du Michigan Gretchen Whitmer, Pete Buttigieg et le gouverneur de Pennsylvanie Josh Shapiro ressortent. Chacun devra prouver sa capacité à mener une campagne rapide et efficace. "Il y a maintenant un gros mois, à peine, pour susciter l'enthousiasme et montrer qu'ils sont un véritable espoir de victoire pour les élections de novembre", déclare-t-il.
Dans sa lettre, le président américain s'est félicité pour son mandat, et a souligné la réduction des coûts des médicaments pour les personnes âgées, et l'amélioration de l'accès aux soins de santé. Il a également mentionné l'adoption de la première loi sur la sécurité des armes à feu en 30 ans, la nomination de la première femme afro-américaine à la Cour suprême, ainsi que la législation climatique la plus importante de l'histoire mondiale.
" Je sais que rien n'aurait été possible sans vous, le peuple américain. Ensemble, nous avons surmonté une pandémie centennale et la pire crise économique depuis la Grande Dépression. Nous avons protégé et préservé notre démocratie. Et nous avons revitalisé et renforcé nos alliances dans le monde entier", a annoncé Joe Biden.
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