La journée nationale d’hommage aux victimes du terrorisme a lieu tous les 19 septembre, depuis 18 ans. Un hommage qui prend une résonance particulière depuis les derniers attentats qui ont touché le sol français.
Pourquoi le 19 septembre ? En 1989, à cette date, un avion DC-10 français de la compagnie UTA qui reliait Brazzaville à Paris explosait au-dessus du Niger, tuant 170 personnes dont 54 Français.
L’Association française des victimes du terrorisme (AfVT) et la Fédération nationale des victimes d'attentats et d'accidents collectifs (FENVAC) se réunissent depuis 1998 tous les 19 septembre, devant la statue La parole portée aux Invalides, seul monument de Paris dédié aux victimes du terrorisme. Dépôt de gerbe, lecture de noms de victimes et minute de silence seront au programme.
Guillaume Denoix de Saint-Marc a perdu son père dans l’avion de la compagnie UTA en 1989. Il est aujourd’hui porte-parole et directeur général de l’AfVT. Malgré son expérience personnelle, il tient à ce que cette journée s'adresse à toutes les victimes : "Il faut que toutes les victimes se sentent reconnues, quand bien même les attentats qui les ont touchées n'auraient pas été très médiatisés."
A Paris, mais aussi à Brazzaville, Tibhirine, N'djamena : plusieurs lieux pour une même cérémonie. Cette journée revêt une forte dimension de souvenir et de partage. "Le but, c'est d'avancer", explique le porte-parole.
Le fait que des représentants de l'Etat (Edouard Philippe pour ce 19 septembre) assistent à la cérémonie est symbolique. "C'est un moment où l'on a une cohésion entre la nation et les victimes." En effet, lorsque des civils sont visés par les attentats, on cherche à travers eux à atteindre la société, l'Etat. La cérémonie permet l'instauration d'une certaine solennité qui donne valeur au lien entre les civils et la nation.
Tout est fait pour que les victimes se sentent sur un pied d'égalité. Lors de la cérémonie, les attentats de l'année écoulée sont évoqués, mais également certains des années précédentes. "Nous avons dans nos mémoires plus d'une centaine d'attentats", souligne Guillaume Denoix de Saint-Marc. Nous donnons une profondeur historique à l'hommage."
Il est conscient de la délicatesse du fait de convenir d'une date qui soit satisfaisante pour tout le monde. Cependant, ce qui prime, c'est l'importance et la symbolique de cette journée, pour toutes les victimes.
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