Du 15 au 22 mars se tiennent les Journées de la schizophrénie. Cette maladie psychique, affectant la pensée, les émotions et les comportements, concerne un Français sur 100. Or, de nombreuses idées reçues sur ce trouble retardent l’accès à son diagnostic. Pour démystifier la schizophrénie, analyse de Jean-Christophe Leroy, directeur général de l'association Positive Minders qui lutte contre les préjugés liés à la schizophrénie.
Quelles sont les principales idées fausses qui circulent sur la schizophrénie ? Comment cette désinformation freine-t-elle le parcours de soins ? Eléments de réponse avec Jean-Christophe Leroy, directeur général de l'association Positive Minders.
La schizophrénie touche 1 % de la population mondiale et 600 000 personnes en France. Elle concerne aussi bien les femmes que les hommes même ci ces derniers semble être davantage touchés par des formes plus invalidantes. "Vous croisez tous les jours des personnes qui vivent avec une schizophrénie", rappelle Jean-Christophe Leroy.
Cette maladie du cerveau entraine une perception perturbée de la réalité avec des manifestations productives comme l’entente de voix ou les hallucinations et des manifestations passives avec la plupart du temps un retrait social.
Le fou ou le violent, ce sont des idées complètement reçues qui se traduisent beaucoup dans les médias
Or, cette maladie mentale est souvent associée à la dangerosité, ce qui peut susciter la peur chez le grand public. Encore 78 % des Français perçoivent la schizophrénie comme dangereuse. "On associe très souvent la schizophrénie à la violence", confirme Jean-Christophe Leroy.
"Le fou ou le violent, ce sont des idées complètement reçues qui se traduisent beaucoup dans les médias", poursuit le directeur de Positive Minders. Ces stéréotypes sont véhiculés dans l'imaginaire collectif par divers médias tels que le cinéma, les documentaires et la radio: "Dans les médias, on a souvent l'idée d'expliquer un fait divers par un problème de santé mentale ou une schizophrénie".
Ces fausses croyances retardent dramatiquement le diagnostic et l'accès aux soins des personnes atteintes de schizophrénie. "Cette association à la violence fait que les personnes qui vivent avec une schizophrénie ne se reconnaissent pas dans le diagnostic, en tout cas au début", confie le directeur général de l'association Positive Minders.
Une personne sur deux refuse de consulter
un professionnel par peur du jugement
L’entourage proche du malade peut aussi détecter des symptômes pour accélérer le parcours de soins d'autant plus que la maladie se révèle généralement chez les jeunes âgés de 15 à 25 ans, sous une forme souvent plus atténuée. Néanmoins, le choix de se faire diagnostiquer ou non appartient à chacun et "une personne sur deux refuse de consulter un professionnel par peur du jugement", insiste Jean-Christophe Leroy.
Plus la maladie est diagnostiquée tôt, plus il est possible d'agir et de diminuer grandement l'impact de la maladie sur la vie des personnes atteintes.
Il est essentiel de démystifier la schizophrénie pour le public et les acteurs qui contribuent à cette stigmatisation. Chaque année, l'association Positive Minders créée des campagnes impactantes pour briser ces idées reçues sur cette maladie. "L'année dernière, on s'était intéressé au cinéma, cette année on s'intéresse aux médias."
Cette année, la campagne "Les faits ordinaires" a pour objectif "de montrer que le quotidien d'une personne qui vit avec une schizophrénie, c'est d'être charcutier, c'est d'être jardinier, c'est d'avoir un job, une famille et se rétablir, évidemment", conclut Jean-Christophe Leroy.
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