Plus de 300 sites de Maine-et-Loire ouvrent leurs portes ce week-end pour les Journées du patrimoine. A Saint-Macaire-en-Mauges, vous pourrez découvrir les peintures et sculptures de Jean-Marie Chupin (1931-2007). Prêtre et artiste contemporain, il voulait "faire entrer l'Eglise dans la modernité".
Les 18 et 19 septembre 2021, ce sont les Journées du patrimoine. Musées, châteaux, églises, manoirs, jardins… : plusieurs centaines de lieux ouvrent leurs portes en Maine-et-Loire.
A Saint-Macaire-en-Mauges, on peut découvrir l’œuvre de Jean-Marie Chupin, prêtre et artiste contemporain décédé en 2007. Son frère Dominique a rassemblé ses œuvres, exposées dans un ancien atelier de fabrication de chaussures.
Né en 1931 au May-sur-Evre, Jean-Marie Chupin a découvert très tôt sa vocation. « Personne ne s’explique pourquoi, à 6 ans, sur les genoux de sa mère, il voulait être prêtre, se souvient son frère. Mais il avait ce talent, par le dessin, par l’œuvre d’art, d’exprimer ce qu’il ressentait. »
Au début, ses œuvres sont surtout religieuses, comme la Vierge de Somloire, peinte en 1955. « Quand il a vu chez un ami des planches en bois, tout de suite il a imprimé dessus ce qu’il avait dans le cœur : la Vierge Marie, l’enfant Jésus… et Adam et Eve. »
Ordonné prêtre en 1956, Jean-Marie Chupin devient aumônier dans des collèges et des lycées d’Angers et de Cholet. « Il a compris en mai 68 que si l’Eglise de France ne changeait pas son discours, elle allait en prendre pour son grade, raconte Dominique Chupin... ce qui s’est produit. »
En 1970, le prêtre part à Paris pour se perfectionner et côtoyer le monde de l’art contemporain. Il crée alors des toiles abstraites peintes au pochoir. Son frère en décrit une : « Devant un cercle rouge, se découpe une espèce de totem noir, mécanico-électrico-je-ne-sais-pas-quoi, qui représente la modernité. »
En 1976, Jean-Marie Chupin s’installe dans l’Allier et se lance dans la sculpture. « C’est la première sculpture que je vois ayant un caractère musical », confie Dominique Chupin. Il tourne une roue en bois sur laquelle 30 clepsydres, sortes de sabliers remplis d’eau colorée, se mettent à chanter, « symbole de nos vies qui s’écoulent », glisse-t-il.
Le prêtre-artiste a créé des dizaines de totems faits de pièces en bois géométriques de couleur vive. « Ce sont des objets orientant vers le sacré, à toutes les époques, rappelle Dominique Chupin. Mais le langage de Jean-Marie est débarrassé de la représentation traditionnelle. » Il a même fait le portrait de son frère, agrémenté de fourchettes, d'un guidon de vélo ou encore d'une roue en guise de pieds.
A la fin de sa vie, le prêtre érigera des autels domestiques. « L’évolution des dernières années a été crucifiante pour la pratique religieuse, qui est dépassée par le monde moderne, constate son frère. Jean-Marie proposait un renouvellement complet, centré sur la famille, pour transmettre la foi aux enfants. »
Le prêtre aura quand même laissé sa trace dans une église, celle d’Hérisson-sur-Aumance, dans l’Allier, dont il a créé les vitraux. On peut y lire cette citation de Saint-Jean, qui incarne sa vision de la foi : « Dieu est amour. Tout amour vient de Dieu. Celui qui aime habite en Dieu, et Dieu habite en lui. »
Les œuvres de Jean-Marie Chupin sont exposées au 10 rue Georges Raymond, à Saint-Macaire-en-Mauges. La salle sera ouverte samedi 18 et dimanche 19 septembre, de 14 h à 18 h, dans le cadre des Journées du patrimoine, avec une visite guidée toutes les heures.
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