Le président turc Erdogan a de nouveau réitéré mardi sa détermination à poursuivre l’offensive lancée le 20 janvier dans l’enclave d'Afrine au nord-ouest de la Syrie. L’intention d’Ankara est de chasser de sa frontière les combattants kurdes des Unités de protection du peuple (YPG), pourtant allié incontournable de Washington dans la lutte contre les jihadistes.
Mardi, le président Macron a mis en garde Ankara contre toute velléité d'invasion d’une partie de la Syrie par la Turquie. De son côté, l'Organisation des Nations Unies a appellé la Turquie à la retenue. Des mots trop faibles au regarde de la situation, pour Kendal Nezan, président de l’Institut kurde de Paris. Ce dernier exprime la profonde déception de son peuple.
"Le drame des Kurdes c’est que c’est la plus grande communauté humaine sans État. Vous avez 40 millions de kurdes et ils n’ont aucune voix dans le concert des Nations. Les Kurdes sont déçus par l’attitude de leurs alliés. Des milliers de Kurdes sont morts durant la guerre contre Daech pour la sécurité des Occidentaux et leur liberté" explique Kendal Nezan.
"Et voila que les alliés les laissent se faire bombarder par la Turquie. C’est inacceptable. Il faut arrêter cette guerre d’agression et la Turquie doit retirer ses troupes. C’est le message clair que l’Europe doit faire entendre aux Turcs" ajoute le président de l'Institut kurde de Paris.
Sur le terrain, les affrontements entre combattants kurdes et forces turques sont d’une grande violence. Des affrontements soutenus par des tirs d'artillerie et des frappes aériennes. Conséquence de cela, 15 000 personnes, kurdes ou syriens, ont été déplacées ces derniers jours, soit au sein du district, soit dans le gouvernorat voisin d'Alep.
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