Cela fait également bientôt 20 ans que Philippine de Saint Pierre accompagne cette petite chaîne de télévision. Aujourd’hui directrice générale de KTO, elle est la Grande Invitée de Stéphanie Galle, pour témoigner de ce qu’est aujourd’hui une télévision catholique. "C’est essayer de voir comment est-ce qu’on peut proclamer la bonne nouvelle de l’Évangile dans la langue de l’image. L’image change beaucoup depuis 20 ans. Et tout cela suppose des modes d’écriture, de narration, différents, et donc réinventer les formats" explique-t-elle.
Aujourd’hui, un tiers des vidéos de KTO sur Internet sont vues par des moins de 35 ans. La chaîne YouTube de la chaîne recense chaque mois plus de trois millions de vues. Que de chemin parcouru en 20 ans pour la télévision catholique qui s’inscrit véritablement aujourd’hui dans une vision francophone du catholicisme. "KTO est une initiative parisienne. Mais elle s’est étendue à la Belgique, à la Suisse, à Monaco, au Luxembourg. Et par la suite, au Sud de la Méditerranée avec l’Afrique du Nord et l’Afrique sub-saharienne" ajoute la directrice de KTO.
La chaîne KTO propose de nombreux programmes mais ce qui fonctionne le mieux, ce sont les temps de prière et les voyages pontificaux. "L’image quant aux voyages du pape a beaucoup changé, même s’il y a vingt ans, les voyages de Jean-Paul II étaient très médiatisés, et même beaucoup plus repris par les chaînes généralistes. Benoît XVI était moins à l’aise avec cela. Et le pape François sait bien jouer avec l’image. C’est presque une parabole pour lui. Ce sont des signes de la petite révolution qu’a connu le Vatican" lance Philippe de Saint Pierre.
Revenant également sur les scandales sexuels qui ont secoué l’Église ces derniers mois, Philippe de Saint Pierre explique que la difficulté en télévision, "c’est la pudeur. C’est respecter les victimes pour qui le rapport à l’image peut être difficile. Notre conviction c’est que l’Église ne peut pas être l’ennemie de la vérité. La première émission spéciale sur ce sujet date de 2001. Il y en a eu beaucoup par la suite" précise-t-elle.
Aujourd’hui KTO regarde vers l’avenir. "Le défi fondamental, c’est de savoir comment on regardera la télévision dans cinq ans. Ce qui est important, ce n’est pas le support, mais s’assurer que le message arrive dans le support. Évidemment, cela change les modes narratifs. Cela influe sur nos manières de travailler. Comme on est plus petit, on doit être plus malin. On prend le train de l’innovation quand il passe à proximité. Il faut être agile et audacieux" conclut Philippe de Saint Pierre.
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !