La communauté du Chemin neuf a 50 ans. Ella a fêté ce samedi 19 août le lancement de son année jubilaire. Cette communauté catholique, qui compte 2.400 membres, dont 400 célibataires consacrés et 120 prêtres, a une vocation particulière : l'œcuménisme. Elle rassemble des chrétiens de plusieurs confessions.
La communauté du Chemin neuf, qui compte 2.400 membres à travers le monde - hommes, femmes, consacrés et laïcs - a fêté samedi 19 août le début de son année jubilaire. Pour ses 50 ans, elle lance "Tomorrow’s church", un parcours de réflexion sur l’Église de demain. Un thème sur lequel plusieurs personnalités étaient invitées à s’exprimer, samedi, à l’abbaye d’Hautecombe (Savoie). Parmi elle, le cardinal Jean-Marc Aveline, archevêque de Marseille, le pasteur réformé Christian Krieger et le primat de la communion anglicane Mgr Justin Welby.
La communauté du Chemin neuf est donc née il y a 50 ans. C’est en octobre 1973 que sept célibataires, hommes et femmes, ont débuté une vie communautaire - au 49 de la montée du Chemin-Neuf, à Lyon.
Ce projet de vie communautaire a été porté par un jésuite, Laurent Fabre. Considéré comme le fondateur du Chemin neuf, il a été fortement marqué au début des années 70 par le mouvement du renouveau charismatique, issu des États-Unis. Une spiritualité qui accorde une grande place à l’Esprit saint.
Aujourd’hui la communauté du Chemin neuf est présente dans trente pays. Ses 2.400 membres, dont 400 célibataires consacrés et 120 prêtres, vivent dans des monastères - comme celui de Tibhirine, en Algérie - ou bien sont installés dans des paroisses. Ils animent des foyers d'étudiants ou des centres de formation.
L'œcuménisme, c’est la base de toute notre vie spirituelle
Si elle est influencée par la spiritualité ignatienne (d'après saint Ignace de Loyola, cofondateur des jésuites), la communauté du Chemin neuf a aussi une vocation particulière, l’œcuménisme. L’unité chrétienne, elle la vit de manière concrète, au quotidien, "en partageant la mission et la vie communautaire avec des frères et sœur baptisés mais de confessions différentes", décrit le Père François Michon, prêtre catholique et actuel modérateur général de la communauté.
La vocation œcuménique du Chemin neuf est aussi ancienne que la communauté. "Dans les premiers membres qui ont rejoint ce petit noyau, il y a 50 ans, de la communauté du Chemin neuf, décrit François Michon, il y avait des chrétiens d’autres confessions, de l’Église réformée ou de l’Église évangélique, et ils ont senti cet appel à porter la Parole ensemble."
"Pour nous l’œcuménisme n’est pas facultatif, souligne le modérateur, il est au cœur de la prière du Christ en Jean 17*, c’est la base de toute notre vie spirituelle." En France, les membres de la communauté sont majoritairement catholiques mais ce n’est pas le cas dans tous les pays où elle est implantée.
→ À LIRE : Où est donc passé l'œcuménisme de nos jours ?
Si elle a une vocation œcuménique, la communauté du Chemin est catholique. "C’est sûr, pour les frères d’autres confessions, choisir d’engager sa vie dans la communauté, c’est un choix qui oriente clairement leur vie, admet François Michon, c’est pour ça qu’on leur doit tant, à nos frères d’autres confessions, de penser que cette alliance avec des frères et des sœurs catholiques fait vraiment partie de l’appel baptismal."
Parmi les consacrés non catholiques que compte la communauté, Sœur Michelle Aberman. De nationalité allemande, elle est de confession luthérienne. Alors qu’elle avait le désir de consacrer sa vie à Dieu, elle a effectué une retraite spirituelle avec la communauté du Chemin neuf. C’est là où elle a reçu "’appel de Dieu" à entrer dans la communauté. "Je n’avais pas une seule seconde avant imaginé d’entrer dans une communauté qui soit catholique", confie-t-elle.
Depuis son entrée dans la communauté, Michelle Aberman est restée luthérienne. Il lui arrive de vivre "la souffrance de la séparation" entre chrétiens, notamment au sujet de "la question de l’eucharistie". Tous les chrétiens en effet ne peuvent communier, c’est-à-dire recevoir l’hostie, au cours d’une messe célébrée par un prêtre catholique – même s’il existe une disposition ce que l’on appelle l’hospitalité eucharistique. "Mais en fait c’est aussi une grâce, explique Sœur Aberman, de pouvoir tenir ensemble à ce moment-là, ne pas fuir ces moments de souffrance, de séparation, parce qu’elles sont là." Et pour résumer ce qui anime les membres de la communauté, elle ajoute : "On est appelés à une espérance au-delà de toute espérance."
* C'est dans l'évangile de Jean, au chapitre 17 que l'on peut lire cette parole du Christ : "Que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi."
Toute l'année, la rédaction nationale de RCF vous tient informés de l'actualité de l'Église et des mouvements chrétiens.
Suivez l’actualité nationale et régionale chaque jour
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !