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La détresse des libanais contraints de fuir

Un article rédigé par Pauline de Torsiac - RCF, le 30 septembre 2024 - Modifié le 30 septembre 2024
L'actu chrétienneLa détresse des libanais contraints de fuir

C'est l'une des conséquences des bombardements israéliens au Liban. Plusieurs centaines de milliers de personnes fuient les villages près de la frontière sud. Ils trouvent refuge dans les grandes villes comme Beyrouth mais aussi Saïda, ville située à une quarantaine de kilomètres de la capitale libanaise. Les écoles ont été fermées et certaines accueillent les nouvelles vagues de déplacés. Vincent Gélot, le responsable des projets de l'œuvre d'Orient au Liban et en Syrie, s'est rendu dans l'une d'entre elles.

Liban, Beyrouth, 27 sept 2024, de la fumée s élève au-dessus de la banlieue sud de Beyrouth après des frappes israéliennes massives. Crédit Photo Alexandra Henry / Hans Lucas.Liban, Beyrouth, 27 sept 2024, de la fumée s élève au-dessus de la banlieue sud de Beyrouth après des frappes israéliennes massives. Crédit Photo Alexandra Henry / Hans Lucas.

Dans cette école tenue par les Filles de la charité à Beyrouth l'heure est à l'aide d'urgence.

Une aide d'urgence pour les déplacés

 L'établissement scolaire s'est reconverti en centre d'accueil des réfugiés. Vincent Gélot, le responsable des projets de l'œuvre d'Orient au Liban et en Syrie, s'est rendu sur place pour estimer les besoins. "De nombreux déplacés viennent d'arriver. Il faut les aider, les prendre en charge.  Ces réfugiés dorment dans des classes, par terre. Il leur faut des matelas, des oreillers, de quoi boire et manger. Je viens de rendre visite à une dame qui a du fuir avec son bébé d'un mois. Il lui faut du lait en poudre Certaines personnes sont arrivées avec des blessures, d'autres avec des traumatismes."

Il s'agit de gérer l'urgence. Depuis une semaine, de très nombreuses écoles ont ouvert leurs portes pour accueillir les personnes qui ont fui leurs villages dans le sud du pays. L'Oeuvre d'Orient lance un appel d'urgence car face à l'afflux de réfugiés, les moyens manquent considérablement.

Au delà des besoins matériels il s'agit pour Vincent Gélot et ses équipes d'être aux côtés d'une population en grande détresse.

"Il y a un sentiment de fatalisme et de solitude. Les gens qui sont là,  ne savent pas quand ils vont pouvoir retourner chez eux. Il y a une incertitude sur l'avenir et une crainte de ce qui pourrait se passer dans les jours à venir."

Faire face à l'incertitude au coeur d'un conflit à durée indéterminée

Vincent Gélot vit au Liban depuis 8 ans. Il est sur tous les fronts, santé, éducation, centre pour handicapés, accueil de réfugiés. Il s'agit pour lui de déployer tous les projets de l'œuvre d'Orient au pays du Cèdre et en Syrie. Mais l'intensification des frappes israéliennes dans le sud du pays depuis une semaine rend la tâche un peu plus compliquée et enfonce la population dans l'incertitude et la crise.

Avec le conflit qui vient de démarrer, on ne sait pas du tout ce qui peut se passer et on craint que ça dure. L'enjeu c'est d'accueillir ces personnes, d'aider les religieuses, les acteurs associatifs sur le terrain et de tenir dans la durée

Avec mon équipe sur place, nous allons d'un centre à l'autre pour dire aux personnes déplacées que nous sommes à leurs côtés que nous ne les laisserons pas tomber," insiste Vincent Gélot. Face à la  situation et à la menace de guerre, le Patriarche maronite Béchara Boutros Raï a demandé au Parlement libanais d’élire en urgence un nouveau président de la République et de mettre fin à la crise politique et institutionnelle qui dure depuis des années. Béchara Boutros Raï a également invité à l’unité «toute la famille libanaise». Il exprime sa gratitude à tous ceux qui ouvrent leurs maisons et leurs écoles aux personnes déplacées et qui travaillent dans les hôpitaux pour aider les blessés.

 

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