« Cher François, comment peut-on faire pour vivre dignement lorsqu’on a un handicap psychiatrique ? » Il s’appelle Alexis, celui qui a posé cette question à François. Et François, qui semble son ami, c’est juste notre Saint Père le Pape. Le dialogue a eu lieu le 29 mai dernier. Le Pape François recevait les habitants de l’association Lazare, qui anime des colocations entre personnes de la rue et jeunes professionnels. Ils étaient dix sur place à Rome, mais près de 200 derrière leurs écrans, Coronavirus oblige. C’est de Toulouse qu’Alexis a posé cette question Il explique que son handicap psychiatrique l’empêche d’apporter au monde ce qu’il voudrait y apporter. Et Alexis d’ajouter « est-ce qu’être faible ou malade, c’est une vocation en soi ? »
C’est en relevant le mot « dignement » que François a choisi de lui répondre, en dissociant la dignité de l’état de santé : « Tu peux avoir une santé de fer -dit-il- si tu n’as pas la dignité, tu ne vaux rien. La dignité est la condition pour bien vivre, que nous soyons en bonne santé ou malade ». Et François d’expliquer comment notre dignité ne dépend pas de ce que nous faisons, de notre richesse, de notre pouvoir, mais de notre humilité et de notre besoin des autres. « Elle est une façon de vivre devant Dieu et devant les autres - explique-t-il – vivre avec dignité, c’est vivre le cadeau que nous avons reçu d’être enfant de Dieu » Et il ajoute « vivre dignement la richesse, la pauvreté, une vie longue, une vie courte, la bonne santé, la maladie, comme enfant de Dieu »
Ainsi donc il peut envisager sa vie avec son handicap dignement en entrant dans cette dynamique du don que le Pape lui a indiquée. Mais c’est en réalité une bonne nouvelle pour nous tous, qui devrait tous nous apaiser, que nous soyons donc riches ou pauvres, jeunes ou vieux, actifs ou non : quelle liberté de savoir notre dignité détachée de tout cela ! N’avoir rien à prouver, ni à mériter, mais entrer chacun, jour après jour, dans cette logique de nous recevoir comme un cadeau de Dieu et des autres. Et comme le Pape, regarder chaque soir la journée passée, et s’interroger, comme lui : « ai-je vécu cette journée dignement ? ». Et si la honte nous envahit de nous être plus ou moins bien comporté, comme François, penser à l’apôtre Pierre après le reniement, qui pleura amèrement de honte, et que Jésus aima plus que tout : « la honte et les pleurs sont une grâce de Dieu » conclut François. Antoine, voilà qui pourrait nous aider chacun d’entre nous à entrer dans cette journée avec un sentiment de légèreté, non ?
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