En 2019, RCF vous a proposé de vivre la Semaine sainte avec les frères de Taizé. À cette occasion, une table-ronde a été organisée avec Frère Aloïs, le prieur de Taizé, et avec Marion, Aliénor, Guy, Louis et Pierre-Augustin. Des jeunes venus en pèlerinage et qui ont entre 16 et 28 ans. RCF vous propose de réentendre cet échange.
La foi est vivante, elle naît, elle grandit, parfois certains la perdent pour toujours ou pour la retrouver plus tard. Et pour beaucoup de croyants la foi est aussi faite de doutes. Pour tous, elle est une aventure qui fait qu'on ne s'ennuie jamais.
"C'est à Taizé où j'ai décidé que c'était ma foi." Comme Pierre-Augustin, 19 ans, qu'ils aient grandi ou non dans une famille pratiquante, il a fallu à un jour redécouvrir et choisir la foi. Ainsi, Louise, lycéenne de 16 ans, et pour la première fois à Taizé, a redécouvert la "joie d'être chrétien, d'être catholique" grâce un groupe de catéchisme. Elle parle de "construction" de sa foi. Pour Aliénor 19 ans, baptisée enfant mais pas vraiment pratiquante, "Taizé a été comme un déclic pour moi." À 26 ans, Guy se souvient de ce moment "où on ressent la liberté de prendre une décision : on t'a appris Jonas, on t'a appris Daniel et toutes ces belles histoires mais elles comptent pas si tu veux pas croire".
"Si je savais vraiment tout sur comment la foi est née..." confie Frère Aloïs, pour qui la foi est "un don qui est là, qui [l'étonne]". Il décrit "la foi simple" de ses parents et la façon dont les responsabilités au sein de la paroisse l'ont fait grandir dans la foi. Frère Aloïs avait 16 ans quand il est venu à Taizé pour la première fois : il a fait l'expérience de la "simplicité" de la prière et aussi de "la beauté de l'Église" à travers sa diversité. "Il y avait quelque chose d'extraordinaire, une communion à l'époque où l'Europe était divisée en deux."
Avec beaucoup d'émotion, Marion, 28 ans, décrit son expérience de Taizé. Notamment lors des Rencontres européennes de 2015, où elle a été "très touchée par les jeunes qui priaient ensemble" et émue par les chants.
"C'est quelque chose de très beau qu'aujourd'hui beaucoup de personnes et surtout des jeunes vivent la foi avec beaucoup d'émotion, observe Frère Aloïs, c'est magnifique parce que la foi n'est pas juste une vérité objective avec laquelle on adhère." Pour le prieur de Taizé, il est important aussi de "ne pas se laisser noyer, nos sentiments peuvent être très subjectifs : et il y a une objectivité à laquelle on adhère au-delà de nos émotions". Cela s'avère essentiel notamment "dans les moments difficiles où on a l'impression que Dieu est loin". Ce n'est pas en effet parce que l'on ne ressent plus rien que l'on a perdu la foi.
Taizé est pour beaucoup de jeunes le lieu d'une redécouverte de la Bible. Les temps de lecture et de partage des textes en se ressemblent pas tant la Bible fait écho à ce que l'on peut vivre. La lecture de la Bible sera d'autant plus enrichissante qu'elle se fera à plusieurs. Frère Aloïs insiste sur l'écoute, "ne pas seulement écouter soi-même ce qu'on sait déjà et les émotions qu'on a, mais écouter quelque chose qui vient d'ailleurs".
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