L’OMS évoque désormais un risque de pandémie. Faut il s’en inquiéter ? La France est elle prête à faire face à une épidémie ? En Italie, le coronavirus crée la psychose. Dans le nord du pays, six personnes sont décédées et environ 50.000 habitants de onze villes sont actuellement placés en quarantaine. Un bus en provenance de Milan a été bloqué à la gare routière de Perrache à Lyon en raison d'une suspicion de coronavirus à son bord.
Le chauffeur a dû être évacué vers un hôpital. Les tests du chauffeur se sont finalement révélés négatifs. Dans ce contexte pour le moins anxiogène, et alors que la propagation du coronavirus crée la panique sur les marchés financiers, le gouvernement français se veut malgré tout rassurant. Le dernier patient hospitalisé en France est sorti de l’hôpital hier. Il est guéri. Mais si la situation n'inspire pas d'inquiétude, le dispositif a tout de même été renforcé pour faire face au coronavirus.
Le ministre de la Santé, Olivier Véran, l’a assuré: les capacités de diagnostic vont être renforcées en France et les hôpitaux mobilisés. Direction Marseille où l'Institut Hospitalo-Universitaire est en pointe sur le sujet. Il sera possible de faire 1.000 tests par jour contre 400 à Paris. C'est ce qu'explique sur RCF Didier Raoult, professeur de microbiologie, directeur de cet institut. Il se dit prêt à faire face à une épidémie. A noter que le ministère de la santé a réédité un guide de préparation au risque épidémique Covid 19 pour sensibiliser tous les maillons de la chaîne.
Ce guide est destiné aux établissements de santé, aux établissements médico sociaux et aux médecins de ville. Les médecins de ville qui sont tout particulièrement sollicités sur les cas non-graves. Ils en ont d’ailleurs déjà fait l’expérience lorsque des cas de coronavirus ont été détectés dans la station des Contamines en Haute-Savoie il y a quelques jours, comme le rappelle Jean-Paul Hamon, président de la fédération des médecins de France.
Pour les médecins de ville au contact d'un cas de coronavirus, le gouvernement a annoncé que la solidarité nationale s'appliquerait en cas de contamination et de besoin de mise en quarantaine avec la perte financière que cela engendrerait. Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a aussi annoncé une commande massive de plusieurs dizaines de millions de masques de protection.
Ces masques FFP2 sont équipés d'un dispositif de filtration des poussières et des agents pathogènes. Ils sont destinés aux personnels en contact avec des personnes malades. Ils ne fonctionnent vraiment que pendant trois heures. Jean Paul Hamon président de la fédération des médecins de France rappelle à quoi ressemblent ces kits de protection que les médecins n’ont d’ailleurs pas encore reçus. Pour l’instant ils recyclent les vieux kits. Des masques très prisés non seulement par les personnels soignants mais aussi par les particuliers.
Une population inquiète face à la crainte d’une épidémie de coronavirus, des autorités qui s’organisent pour l’éviter et des médecins qui tentent de rassurer. De son côté, le professeur Didier Raoult, de l’institut hospitalo-universitaire à Marseille veut croire que l’arrivée du printemps permettra de contenir cette épidémie dans les pays tempérés.
En attendant, la France demande aux personnes revenant des deux régions italiennes touchées par le nouveau coronavirus, la Lombardie et la Vénétie, d'éviter "toute sortie non indispensable".
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