Septembre 2018 pourrait bien se retrouver sur le podium des mois de septembre les plus secs de ces 60 dernières années. Peut-être même le plus sec. On n’avait pas vu cela depuis plus de 20 ans. Mais cette sécheresse dure depuis le mois de juin. La situation si particulière de cet automne fait suite à l'été le plus chaud jamais enregistré depuis 2003.
Et toutes les régions sont concernées par le manque d’eau. Cela dit, la sécheresse reste très marquée dans l’Est et dans le Nord du pays. En tout, pas moins de 61 départements connaissent actuellement des restrictions d’usage de l’eau. Y compris dans des régions que l’on imagine plutôt bien dotées comme la Haute Savoie où Le lac d’Annecy est au plus bas depuis 1976.
Pour les agriculteurs, la situation devient problématique. Le manque d’eau a fait chuter les productions de blé et d’orge. Mais c’est surtout le maïs qui risque d’être le plus touché, avec des récoltes en baisse de 12% en moyenne, selon les estimations. Une perte qui devrait être compensée par la hausse des cours.
Cependant, certains manquent de solutions concrètes. C'est le cas des éleveurs. Les prés grillés par le soleil sont inutilisables. Le manque de pluie a contraint a un grand nombre d’entre eux ç rentrer leur bêtes et à puiser dans les réserves de fourrage de l’hiver. Un constat partagé par Guillaume Lotion, secrétaire général des jeunes agriculteurs de l'Allier.
Pour compenser le manque de nourriture pour les bêtes, il faut aussi acheter du foin d’où une augmentation des charges. Certains éleveurs, qui n'ont pas les moyens de se payer ce précieux fourrage, commencent à vendre leur cheptel, quitte à le brader. Conséquence de cela, les prix de la viande bovine ont chuté en moyenne de 15%.
Les syndicats agricoles demandent aujourd'hui à l’Etat des mesures d’urgence. Selon eux, les autorités ont trop tardé à réagir. Mais il faut aller au-delà des aides, estime Luc Smessaert vice président de la FNSEA. Il défend l’idée de nouvelles réserves d’eau pour l’irrigation.
Depuis le projet de barrage à Sivens, c’est un sujet sensible dans les préfectures. Cela irrite les associations de défenses de l’environnement. On assiste déjà dans certains départements à des conflits d’usage de l’eau. Des batailles juridiques entre opposants et partisans de ces retenues.
En attendant, côté prévisions à court terme, la pluie n’est pas vraiment attendue dans les prochains jours. Il faudrait de toutes façons des pluies régulière pour rétablir la situation. Le vrai problème, c’est que ce type de situation va devenir très fréquent dans l’avenir, comme le confirme François Gouraud à Météo France.
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