A Angers, la joaillière Flora Chalopin crée des bijoux utiles pour les personnes handicapées. Sous la marque Via Sibi, elle propose un fermoir qui s'attache à une main, des bagues sur mesure qui remplacent une orthèse et un collier pour masquer une cicatrice au cou.
A Angers, la joaillière Flora Chalopin crée des bijoux adaptés aux personnes handicapées. A 29 ans, elle est la seule de France à occuper ce créneau. Ils ne sont que cinq dans le monde.
Le monde du handicap, Flora Chalopin l’a rencontré très tôt. « J’ai une maman ergothérapeute, donc quand j’étais plus jeune, mes jobs d’été, je les ai faits en centre de rééducation, raconte-t-elle. Cette expérience est restée ancrée en moi. »
« Je suis partie faire mes classes de bijouterie, et en revenant j’en ai reparlé avec ma mère, se souvient-elle. Je me suis rendue compte qu’avec ce que j’avais appris sur le travail du métal, je pouvais donner une nouvelle dimension à mon métier, en créant des bijoux utiles pour les personnes handicapées. »
En 2017, dès la fin de ses six ans d’études en alternance, Flora Chalopin décide d’ouvrir sa propre boutique à Angers, In Aurem, où elle fabrique uniquement des bijoux sur mesure. Elle lance alors sa gamme de bijoux adaptés, sous la marque Via Sibi.
Début 2018, la joaillière fait breveter son fermoir "Ogive" facile à attacher. « Les deux parties sont aimantées, donc ça se ferme tout seul, à l’aveugle, montre-t-elle. Ensuite il y a un petit clip de sécurité, ce qui empêche le fermoir de s’ouvrir accidentellement. »
« Il est utilisable à une seule main, ou avec des mains en très grande perte de dextérité, quand on n’a plus de mobilité dans les épaules… » énumère-t-elle. Flora Chalopin a déjà vendu une cinquantaine de ces fermoirs, qui seront bientôt en vente dans les bijouteries de toute la France.
La joaillière crée aussi des bagues sur mesure, capables de remplacer une orthèse médicale. « Au départ, c’était pour une petite fille qui a une maladie qui cause une hyperlaxité des articulations, raconte-t-elle. Dès qu’elle force un petit peu, elle risque de se luxer les articulations des mains. »
« Elle avait des orthèses en plastique qui étaient assez fragiles, qui bougeaient dans la journée, qui la blessaient un peu, se souvient-elle. Je les ai remplacées par des petites bagues en argent faites sur mesure, qui ont vraiment un design de bijou, tout en gardant les points d’actions importants de la bague. »
Flora Chalopin a également créé un modèle de collier destiné à masquer une cicatrice dans le cou. « C’est un collier qui se porte haut sur le cou, décrit-elle. C’est une base en tissu avec des chaînes en argent et des petites pierres. »
« L’idée, c’est qu’il vienne habiller le cou pour masquer les cicatrices dues à une ablation de la thyroïde, une trachéotomie ou autre, explique-t-elle. Quand on a envie de masquer cette zone, les cols roulés ou les foulards trouvent très vite leurs limites, surtout en plein été ! »
Aujourd’hui, ces bijoux adaptés représentent un quart de l’activité de Flora Chalopin, qui reçoit des commandes de toute la France, mais la joaillière espère bientôt pouvoir y consacrer l’essentiel de son temps.
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