Geneviève Darrieussecq, ministre chargée des personnes en situation de handicap, était mardi 4 octobre à Alençon dans l'Orne. La ministre a recueilli les témoignages de personnes sur leur handicap. Pour eux, le plus difficile est d’affronter le regard des autres.
« Déjà dans le regard, on comprend beaucoup de choses. C'est pas parce qu'on a le handicap qu'on ne comprend pas », assure Catherine Lamotte à la Ministre chargée des personnes handicapées à Alençon ce mardi. Obligée de se déplacer avec un déambulateur depuis 25 ans, elle est « plus sensible à ce que les gens peuvent ressentir ».
Les témoignages se sont succédés toute la matinée à la Halle aux Toiles sous un format de tables rondes. Ils ont parlé de leurs fragilités à la trentaine d'acteurs touchant à la question du handicap (hôpital, associations, agence régionale de santé etc...) venus signer la charte Romain Jacob. Objectif du texte : engager ces organismes dans une démarche d'insertion dans la société des personnes en situation de handicap.
Les concernés sont formels : c'est le regard des autres qui les heurtent le plus. C'est le cas de Lucie 27 ans qui est en fauteuil roulant depuis sa naissance. Pour la jeune femme, la meilleure façon de rendre les regards plus doux est "Rêve", son handi-chien. Le Golden Retriever lui allume la lumière ou lui ouvre son placard, mais surtout la présence de l'animal apaise les gens :
C'est flagrant ! C'est un aspect qui me sert le plus. Quand je me promène avec le chien, je reçois des regards plus attendrissants et bienveillants
Le regard des autres est également une souffrance pour ces personnes dans le cadre médical. L'accès aux soins pour les personnes en situation de handicap était un point important de la visite de Geneviève Darrieussecq. Selon la ministre, 20 % des personnes handicapées renoncent aux soins. Catherine, handicapée depuis qu'elle a subit une rupture d'anévrisme, a déjà subit la gêne des soignants dans sa prise en charge. Elle l'explique par :
Un manque de formation et un manque de personnel soignant. On ne peut pas leur en vouloir
Un problème dont sont conscients les soignants eux-mêmes. C’est l’axe de progression du service dentaire de l'hôpital d'Alençon Mamers visité par la Ministre. Le docteur Riviera s'est formée avec le temps pour recevoir les personnes en situation de handicap : « La communication est difficile. On est aidé par les éducateurs ou la famille qui accompagnent les patients. Il faut du temps pour que les bons réflexes finissent par rentrer ». Pour faire en sorte que les plus fragiles soient mieux perçus par la société, il reste encore du travail.
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