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La Miviludes et les derives sectaires
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La Miviludes et les derives sectaires

RCF,  -  Modifié le 13 novembre 2019
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Peut-être que cette information vous a échappé. Ou ne vous a pas frappé. Mais le 1er octobre dernier, le gouvernement a confirmé que la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes), créée en 2002 sera placée sous la tutelle du seul ministère de l’intérieur dès janvier 2020.

 « Cette décision est grave et inquiétante et crée une profonde émotion et laisse un malaise », rapporte l’association « Aide aux victimes de dérives dans les mouvements religieux en Europe et à leurs familles », l’Avref.

En France, 500 000 personnes sont touchées par les dérives sectaires et des risques d’emprise mentale, dans des domaines aussi variés que la santé, l’éducation ou le développement personnel, dont 50 000 enfants. Supprimer la Miviludes, c’est « exposer davantage les personnes vulnérables », estime Georges Fenech, son ex-président. Laissez-moi vous lire un extrait de l’article 223-15-2 du Code pénal :
« Est puni de trois ans d'emprisonnement et de 375 000 euros d'amende l'abus frauduleux de l'état d'ignorance ou de la situation de faiblesse soit d'un mineur (…) soit d'une personne en état de sujétion psychologique ou physique résultant de l'exercice de pressions graves ou réitérées (…). »

Voilà ce qui justifie pleinement le travail de la Miviludes. Car sa force, c’est justement d’être une structure transversale, qui peut entendre la plainte des victimes d’abus de pouvoir, qui souvent ne savent pas à qui s’adresser. Car le fonctionnement sectaire ne relève pas d’abord du champ religieux, mais bien du champ politique, puisqu’il s’agit toujours d’une entreprise qui vise un pouvoir totalitaire. Sachant qu’alors certains groupes sectaires auront bien sûr une façade « religieuse », et nous en connaissons, comme d’autres une vitrine « médicale » ou « psychothérapeutique ».
 
La disparition de cette Mission interministérielle serait un bien mauvais signal envoyé aux victimes, à leurs proches, plus fondamentalement aux droits fondamentaux à la dignité et à l’intégrité de la personne.
 
En appeler, alors, fortement, au sens de la santé publique du gouvernement afin que cette instance continue sa mission essentielle de signalement.
 

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