Philippe Gagnebet est le correspondant Occitanie pour le journal Le Monde. Basé à Toulouse, il constate sur ce territoire ex midi-pyrénéen une augmentation de l’électorat extrême droite.
L’ex région Midi-Pyrénées, terre historiquement de gauche, se retrouve au milieu d’enjeux forts. Appelées vulgairement « La gauche cassoulet » par le journaliste Philippe Gagnebet, les ex région Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées devenues l’Occitanie ont toujours eu à leur tête des présidents aux politiques socialistes. C’est 2017 qui a marqué un basculement d’idées. En 2012, 42 circonscriptions sur les 49 de la région avaient été remportées par la gauche socialiste. Cinq ans plus tard, 34 avaient basculé chez Renaissance, le parti d’Emmanuel Macron.
C’était une terre radicalement socialiste avec des départements très forts, comme le Lot, la Haute-Garonne et le Gers, et dans une moindre mesure le Tarn-et-Garonne a toujours été un peu plus à droite […] et puis aussi l’Aveyron qui a aussi souvent été une terre de droite et chez qui aujourd’hui on voit une monté du RN mais qui connaît aussi des députés de gauche.
Le Rassemblement National s’est fait, depuis quelques années, une place sur le littoral comme à Perpignan, depuis plus de 5 ans. L’ex Midi-Pyrénées semblait encore loin mais «Ça arrive chez nous comme on dit !» assure Philippe Gagnebet. On constate une forte montée du parti de Marine Le Pen dans le Tarn et l’Aveyron mais pour le journaliste, le plus choquant, c’est à Toulouse : « Ils n’avaient jamais réussi à percer avant les Européennes de cette année. La liste de Jordan Bardella a atteint 13%, c’est un score historique ».
Philippe Gagnebet qualifie ainsi l’ex Midi-Pyrénées. D’un côté, une métropole très moderne, qui fonctionne autour de l’aéronautique et du spatial. Et à quelques dizaines de kilomètre seulement, des territoires bien plus ruraux, avec des enjeux de vie bien différents. C’est même d’ici qu’est parti le mouvement des agriculteurs : « En janvier dernier, les barrages autoroutiers ont commencé en Haute Garonne ». La preuve que ses habitants sont très engagés, avec un risque de basculement politique.
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