C'est l'une des stars des fêtes de fin d’année. Et même si l’on se dit qu’on veut limiter les friandises, il est difficile d’y résister. La papillote a sûrement envahi vos tables pour Noël. Ce produit iconique, chocolat emballé dans un papier brillant, souvent accompagné d’un petit proverbe, a été inventé à Lyon. Et son histoire n’est pas forcément connue.
Une histoire qui s’écrit dans un entre-deux, entre légende populaire et réalité historique. Mais dans les deux cas, une rue semble être le berceau de la papillote : la rue du Bât-d'Argent, dans le quartier des Terreaux, à Lyon. La légende d’abord : un chocolatier au nom évocateur, Sieur Papillot, installe sa boutique dans cette fameuse rue du Bât-d’Argent, et travaille avec son jeune commis.
Sieur Papillot constate, jour après jour, que ses chocolats disparaissaient. Et après avoir mené son enquête, c’est bel et bien son apprenti qui était à l’origine de ces disparitions… pour des raisons amoureuses. Une passion inavouée pour la fille de Sieur Papillot : des petits chocolats emballés dans du papier brillant, et dans lequel il inscrivait des messages d’amour à sa dulcinée. Mécontent, Sieur Papillot évince son commis, mais garde son idée, et la papillote serait née… mais ce n’est qu’une légende.
L’histoire vraie maintenant : c’est Pierre Casati, un Italien, qui introduit le bonbon de chocolat à Lyon au milieu du 19e siècle. Il faisait le thermomètre centigrade à mercure, et pour diversifier son activité, il décide dans un premier temps de servir du chocolat à boire à ses clients, pour patienter dans sa boutique rue du Bât-d’Argent. Puis, avec l’invention du bonbon de chocolat, il décide d’en vendre lui aussi : une facture de papillote a été retrouvée, de 24 francs et 50 centimes, provenant de sa boutique. L’invention du bonbon de chocolat donne une impulsion à l’installation de chocolatiers à Lyon, presque tous des Italiens.
Mais un événement historique va tout chambouler, comme nous l’explique Yves Rouèche, historien de la gastronomie : « En 1894, le président de la République Sadi Carnot est assassiné à Lyon, rue de la République, par un anarchiste italien, Sante Caserio. Tous les Lyonnais se révoltent ensuite contre toutes les enseignes tenues par des Italiens, dont les chocolatiers. La plupart ont dû fermer. Mais l’histoire a horreur du vide : 3 ans plus tard, la maison Voisin est née, puis la maison Révillon en 1898 ».
Deux maisons qui vont donc faire passer la papillote de la légende à l’Histoire.
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