JavaScript is required

La PMA pour toutes, un enjeu de société?

RCF, le 22 mars 2018 - Modifié le 22 novembre 2024

L’extension de la procréation médicalement assistée aux couples de femmes et aux femmes seules pose un certain nombre de questions sur les plans juridiques et anthropologiques.

Photo by Drew Hays on UnsplashPhoto by Drew Hays on Unsplash

Depuis mi-janvier ont débuté les Etats Généraux de la Bioéthique organisés par le Comité consultatif national d’éthique (CCNE). Ces Etats Généraux prennent la forme de conférences et de réunions d’informations un peu partout en France. Le but est d’aider le gouvernement à réviser la législation en la matière. Le gouvernement devrait ainsi présenter un projet de loi à l’automne prochain. Neuf grands domaines sont proposés par le CCNE à la réflexion des particuliers, et des experts.

Parmi ces domaines, figure le sujet délicat de la procréation. Intitulé "procréation et société" par le CCNE, il concerne tous les sujets qui touchent à l’assistance médicale à la procréation. L’un des points qui fait le plus débat concerne l’éventualité de l’extension de la procréation médicalement assistée aux femmes célibataires et aux couples de femmes.

PMA: trois techniques fondamentales

Quand on parle de procréation médicalement assistée ou d’assistance médicale à la procréation, on fait référence à plusieurs techniques. "Il y a trois techniques fondamentales. La première c’est l’insémination artificielle où après une stimulation ovarienne les spermatozoïdes sont déposés dans la cavité utérine. Ensuite il y a la fécondation in vitro. Après une ponction ovarienne, les spermatozoïdes sont mis en culture. Et la troisième technique, on fait appel à des embryons congelés, qui sont décongelés et réimplantés dans l’utérus" rappelle le jésuite Brunot Saintôt.

Chacune de ces techniques pose des questions éthiques propres. "Ce qui unit ces trois questions, c’est la dissociation entre sexualité et procréation. Après il y a des questions qui se posent de manière différente, sur l’insémination artificielle par exemple. La fécondation in vitro ne pose pas les mêmes enjeux éthiques" explique le journaliste Loup Besmond de de Senneville.
 

Les limites posées par la loi

La loi française permet actuellement de recourir à ces techniques pour compenser une infertilité pathologique, médicalement diagnostiquée. "C’est pourquoi en droit actuel, seuls les couples étant composés d’un homme et d’une femme vivants et en âge de procréer peuvent y recourir" précise Aude Mirkovic, qui pose les bases du problème que pose l’extension de ces techniques à d’autres types de couples.

Pour rappel, selon les derniers chiffres de 2015, on compte environ 25.000 enfants vivants nés de ces techniques là. "Sur les quatre dernières années, il y a une baisse significative du nombre d’inséminations artificielles par contre on note une augmentation de fécondations in vitro et il y a très peu de transferts d’embryons" ajoute le père Bruno Saintôt.
 

L'Eglise opposée à la PMA

Même si ces pratiques sont légales, certaines posent plusieurs questions, au sein même des couples qui y ont recours. "Chez les couples que j’accompagne, c’est bien souvent la femme qui prend conscience dans sa chair que les embryons restants auraient pu être des petits frères ou des petites sœurs, et cela quelles que soient les croyances", évoque le père Bruno Saintôt au sujet des embryons surnuméraires.

Élargir le champ d’action de ces techniques, remettrait en cause la notion de filiation, déjà délicate quand on évoque les techniques de procréation médicalement assistée. Loup Besmond de Senneville précise à ce sujet que l’Église catholique s’y oppose. "L’Église promeut les techniques d’aide à la fertilité qui sont soit des traitements hormonaux ou la restauration des trompes. Globalement, elle s’oppose à toute immixtion de la technique qui engendrerait une dissociation entre la procréation et la sexualité. C’est pour cela qu’elle est opposée à la PMA" conclut-il.

 

Cet article vous a plu ?
partager le lien ...

RCF vit grâce à vos dons

RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation  de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !

Faire un don
Qui sommes-nous ?

RCF est créée en 1982, à l'initiative de l'archevêque de Lyon, Monseigneur Decourtray, et du Père Emmanuel Payen. Dès l'origine, RCF porte l'ambition de diffuser un message d'espérance et de proposer au plus grand nombre une lecture chrétienne de la société et de l'actualité.

Forte de 600.000 auditeurs chaque jour, RCF compte désormais 64 radios locales et 270 fréquences en France et en Belgique. Ces 64 radios associatives reconnues d'intérêt général vivent essentiellement des dons de leurs auditeurs.

Information, culture, spiritualité, vie quotidienne : RCF propose un programme grand public, généraliste, de proximité.Le réseau RCF compte 300 salariés et 3.000 bénévoles.

RCF
toujours dans
ma poche !
Téléchargez l'app RCF
Google PlayApp Store
logo RCFv2.14.0 (21796db) - ©2024 RCF Radio. Tous droits réservés. Images non libres de droits.