Des records de pollution qui mettent en danger les espèces marines et la santé humaine, d'après l'association. Et pourtant malgré ce constat alarmant, la France reste à la traîne en matière de recyclage. En Europe, on produit chaque année 60 millions de tonnes de plastique. Le Vieux Continent est, derrière la Chine, le deuxième plus grand producteur mondial de plastique.
Conséquence de cette surproduction, et des mauvais comportements, près de 500.000 tonnes de macroplastiques et près de 130.000 tonnes de microplastiques envahissent aujourd’hui la Méditerranée. Elles viennent de Turquie, d’Espagne, d’Italie, d’Egypte et bien sûr de France, à travers leurs principaux fleuves. C’est la faune marine qui en fait en premier lieu les frais, comme l'explique Ludovic Frère Escoffier, responsable de la plateforme Océans-Climat au WWF.
Dans un rapport publié la semaine dernière, l'ONG tire la sonnette d'alarme sur l'ampleur de la pollution plastique en Méditerranée. Pour WWF, l'heure est grave, et pourtant, la France peine à se donner les moyens d'agir pour contenir cette pollution. L'Hexagone ne recycle aujourd’hui que 22% des plastiques qu'elle utilise. La plupart des centres de tri n’acceptent aujourd’hui que les bouteilles et les flacons.
Un constat qui pousse certaines entreprises à innover. C'est notamment le cas de Clean Cup. Cette start-up lyonnaise s'est lancée le défi de recycler les gobelets en plastique. Elle met pour cela à disposition des entreprises des bornes en location, et propose même des verres réutilisables pour se servir en eau et en café. Il suffit ensuite de replacer le verre dans la borne et celui-ci est nettoyé et prêt à être utilisé de nouveau.
Cette écoresponsabilité peut se vivre en entreprise, mais également au niveau des collectivités locales. C'est le cas de la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur qui s’est fixée comme objectif “zéro déchet plastique en décharge à l’horizon 2030”. Pour y parvenir, elle a notamment sollicité Novachim. Une association qui rassemble 170 entreprises et 80 laboratoires de la région qui travaillent de concert sur la chimie verte.
Limiter la pollution ne passera pas seulement par de l'innovation et du recyclage. Dans certains cas, il faut en venir aux interdictions. Le 28 mai dernier, la Commission européenne a proposé une série de mesures pour tenter de réduire drastiquement l'utilisation d'objets à usage unique.
Dans sa proposition de directive, Bruxelles prône l'interdiction des cotons-tiges en plastique, des couverts, des assiettes, des mélangeurs de cocktails, des tiges de ballons mais aussi des des pailles. D’ailleurs, la filiale française de McDonald semble anticiper l’application de cette directive.
La chaîne de fast-food testera à partir de lundi des solutions alternatives aux pailles en plastique, très polluantes. Les utilisateurs auront le choix entre une paille sans matière plastiques ou des gobelets sans pailles, mais avec une sorte de fermeture intégrée. Au Royaume-Uni, la chaîne de fast-food propose déjà à ses clients des pailles en papier depuis mai dernier.
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