À l’approche du ramadan, les négociations pour une nouvelle trêve à Gaza se poursuivent à la mesure de l’intensification des frappes israéliennes sur l’enclave palestinienne. Les discussions pourraient aboutir à trois périodes de cessez-le-feu de quarante à quarante-cinq jours, qui permettrait ainsi la libération des otages et l’entrée d’aide humanitaire à Gaza. “Nous retenons notre souffle”, glisse Tamara Alirafaï, directrice des relations extérieures et de la communication de l’UNRWA, agence de l’ONU en charge des réfugiés palestiniens.
Près de cinq mois après l’invasion du 7 octobre en Israël, les Palestiniens de Gaza continuent de vivre au rythme des frappes de l’Etat hébreu sur l’enclave palestinienne. Le chaos règne désormais sur la région qui s’enlise dans une situation humanitaire catastrophique. La famine s’installe et les survivants des frappes aériennes israéliennes appellent à l’aide et à la trêve. “Il faut continuer à y croire”, espère Tamara Alirafaï, directrice des relations extérieures et de la communication de l’UNRWA, agence de l’ONU en charge des réfugiés palestiniens.
“Nous retenons notre souffle”, prévient Tarama Alirafaï jointe par RCF depuis Le Caire. Elle, qui s’est rendue dans la bande de Gaza “il y a quelques semaines”, qualifie la situation humanitaire de l’enclave comme “catastrophique”. Aujourd’hui, les négociations des pays occidentaux avec Israël se poursuivent pour obtenir un cessez-le-feu avant “la date butoir” qu’est le début du ramadan, le dimanche 10 mars. “Pour les musulmans, le ramadan est un mois sacré dans lequel il faut mettre de côté les armes”, rappelle la directrice des relations extérieures de l’agence de l’ONU.
Vendredi 23 février, plusieurs responsables des Etats-Unis, du Qatar, et de l’Egypte ont présenté à une délégation israélienne les nouveaux contours d’un éventuel compromis. “Nous espérons que la pause commencera avec un retour des otages, et un cessez-le-feu”, celle qui souhaite que l’on agrandisse “le flot d’aide humanitaire, de personnels d’aide humanitaire”. Elle poursuit : “la situation est tellement dramatique : nous espérons réellement que les parties qui négocient réussissent à mettre en place le début d’un accord”, qui pourrait se transformer dans un second temps en “un calme de plus longue durée”.
“La population est affamée”, exhorte la directrice de l’agence de l’ONU en charge des réfugiés palestiniens. Selon l’UNRWA, ce sont en moyenne une soixantaine de camions d’aides humanitaires qui entrent dans la bande de Gaza par jour. Trop peu pour subvenir aux besoins des 2,2 millions de Palestiniens “assiégés” dans l’enclave. “Cela comprend les tentes, la nourriture, et les médicaments”, s’inquiète Tarama Alirafaï. À titre de comparaison, “une petite épicerie de quartier reçoit huit camions de nourriture par jour”.
La famine est-elle pour autant observée dans la bande de Gaza ? “Selon les indices scientifiques de famine, il y a 4,6 % des nouveau-nés entre six et dix-huit mois sont aujourd’hui mal nourris”, explique la directrice des relations extérieures et de la communication de l’UNRWA. Ce chiffre n’était que de 1 % avant la guerre. Chez les jeunes, “les équipes médicales observent que de plus en plus d’enfants de moins de douze ans ont des indices de malnutrition. C’est extrêmement inquiétant, que ce soit pour les enfants, mais aussi pour les femmes enceintes et pour les personnes âgées”. “Bientôt il y aura une famine”, prévient celle qui croit en ces futures pauses humanitaires, nécessaires pour acheminer l’aide médicale.
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