Les objectifs du développement durable, mis en place par les Nations Unies après l’accord de Paris en 2015 sur le climat, contribuent largement à des changements concernant les préoccupations sociétales. L’une des dix mesures phare de la loi Pacte vise à repenser la place des entreprises dans la Société et à renforcer la prise en considération des enjeux sociétaux et environnementaux. L’acte d’entreprendre se trouve interrogé par l’article 1835 du code civil qui invite les sociétés commerciales à préciser leur raison d’être, la loi Pacte leur offrant la possibilité de devenir une entreprise à mission.
Une des grandes sociétés françaises, cotée au Cac 40 vient de recueillir l’adhésion de ses actionnaires à la quasi-unanimité pour revêtir ce statut qui ne devrait pas être indiffèrent à des transformations sociales. Un vent de changement souffle témoignant d’une prise de responsabilité qui augure bien d’une adaptation aux situations difficiles que la Nation traverse.
Alain Merieux, une grande figure de l’économie et de l’humanisme, dirigeant l’Institut du même nom, n’a-t-il pas initié l’Entreprise des « possibles » pour que les plus fragiles ne soient pas laissés au bord du chemin. Ainsi des sans-abri hébergés, pendant le temps du confinement, ne retourneront pas à la rue. Le Ministère du logement annonce aussi des mesures. La finalité de l’entreprise n’est pas seulement de gagner plus mais d’entrer dans une logique du partage.
Michel Camdessus, ancien Directeur général du FMI, faisant écho à Caritas in veritate, rappelait l’urgente nécessité d’une certaine gratuité dans l’économie. L’utopie d’hier se révèle une vérité qui se construit, lentement certes mais réellement. Quand nous veillons à rechercher des raisons d’être, de nouveaux possibles surgissent. L’Etat providence, trop vite effacé par les néo-libéraux, accompagne fort heureusement les entreprises dans leur raison d’être pour que les plus vulnérables ne sombrent pas. L’espoir dit Edgar Morin n’est pas la certitude, il porte la conscience du danger et des menaces mais il nous fait prendre parti et fait pari. Ainsi la raison d’être dans ces heures incertaines met en exergue la finalité de nos activités. La responsabilité en est comme réveillée ! S’ouvre alors l’approche de ce qui fait sens, ce bien qui faisait dire à Jean Boissonnat qu’à force de le chercher on finit par y contribuer.
L’être, au cœur de cette attention, trouve l’enjeu d’une passion raisonnable qui n’est pas sans ouvrir l’horizon.
Chaque samedi à 7h43, dans la Matinale RCF, la parole est à l'association Habitat et Humanisme.
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