Au volet finances publiques, c'est un budget reserré que vote le conseil régional de Bretagne, à Rennes, à partir de ce mercredi. Dans un contexte politique incertain, trois budgets sont sanctuarisés pour la deuxième année consécutive : culture, langue et sport.
La Région Bretagne doit adopter son budget pour 2025 dans un contexte politique incertain. “Nous avions dit que nous votions un budget en décembre. Ce n’est pas parce que l’Etat n’a pas de budget que nous ne devons pas voter un budget en Bretagne”, argumente le président du conseil régional, le socialiste Loïg Chesnais-Girard. Sans loi de financement qui préciserait le montant de l’effort budgétaire demandé aux collectivités locales par l’Etat.
Le projet de loi de finances 2025, qui a entraîné la chute du gouvernement Barnier, prévoyait un prélèvement de 5 milliards d’euros sur les recettes des Régions, Départements et communes, dans le cadre de leur « participation à l’effort de redressement budgétaire » demandé aux administrations publiques.
Pour 2025, Le projet du conseil régional breton prévoit 57 millions de provision, en prévision du risque de voir un prélèvement de ce type appliqué l’an prochain. “Le PLF précédent nous permettait d’envisager un maximum de 57 millions de pertes de recettes que nous avions provisionné comme un risque, détaille le vice-président du conseil régional de Bretagne délégué aux finances, Stéphane Perrin-Sarzier, une méthode que nous avions appliquée pendant le covid. Aujourd’hui, il n’y a plus de loi de finances, mais comme nous ne voulons pas faire de coupe à l’aveugle dans quelques mois, nous ne voulons pas fonctionner dans l’urgence et la brutalité.”
Résultat ? Le budget examiné, cette fin de semaine, à Rennes, par les 83 élus régionaux, s’élève à 1,932 milliard d’euros. dont un budget de fonctionnement de la collectivité qui s'élève à 1,198 milliard d'euros. “Concrètement, il s’agit du fonctionnement de nos lycées, la circulation de nos trains, nos cars et nos bateaux. La formation professionnelle est le troisième volet principal de notre budget de fonctionnement, détaille Stéphane Perrin Sarzier. Si on doit baisser la dépense de fonctionnement, c’est du service public en moins pour les Bretonnes et les Bretons. C’est tout ce qu’on ne veut pas."
"Quand l’Etat nous retire de l’argent, poursuit Loïg Chesnais-Girard, on est obligés de réduire la vitesse, de reporter certains investissements à l’année d’après, d’ajuster les politiques publiques.” "Elaguer plutôt qu'abattre", résume le président de région. Ce qui se traduira par exemple, en 2025 par un gel des places en formation pour les demandeurs d'emploi bretons. Trois budgets ont été sanctuarisés : ceux de la culture, de la langue bretonne, et du sport, pour un montant de 50 millions d'euros pour ces trois lignes budgétaires.
“C’est un budget serré, car on a un problème de fond, celui de recettes des régions qui ne sont plus adaptées aux compétences qu’elles exercent", analyse Stéphane Perrin-Sarzier. Ce nouveau budget prévoit aussi d'augmenter les ressources : la taxe sur les cartes grises passera ainsi de 55 euros à 60 euros à partir du 1er février. "Est-ce que l'Etat sera au rendez-vous de nos projets co-financés ?" questionne également l'élu, au sujet par exemple des contrats de plan Etat-Région. Et de prévenir : "la Région ne compensera pas les manques de l'Etat."
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