Après sept ans d'existence et 80.000 exemplaires vendus, la revue Limite, qui a notamment promu l'écologie intégrale, s'arrête. Son fondateur et directeur Paul Piccarreta était l'invité de la Matinale RCF.
Alors que paraît ce jeudi le dernier numéro de la revue Limite, son fondateur a un sentiment "mêlé de nostalgie et de devoir accompli". Sept ans après son lancement, Paul Piccarreta est "heureux de mettre un terme à une aventure intellectuelle et humaine". Lancé en 2015, la revue trimestrielle Limite s’arrête ce jeudi. Elle était née d’une volonté de parler d’écologie intégrale, dans la lignée de l’encyclique Laudato si' du pape François.
Il y a d’abord une raison financière pour cette revue indépendante, qui fonctionnait sans publicité. "Les abonnés ont diminué après le Covid. Il y a une certaine forme d’épuisement et tout le monde n’était pas salarié", explique Paul Piccarreta.
À cela s’ajoute un motif plus spirituel. "On a donné ce que notre génération pouvait donner. On a le sentiment que le fruit est mûr et qu’on ne peut pas donner plus", explique le fondateur et directeur. Par ailleurs, un aspect plus politique. "Une partie du catholicisme n’entend plus la question de l’écologie intégrale telle qu’elle pouvait l’entendre. Et n’est plus disposée à entendre parler de justice sociale. Il y a des sujets d’ordre identitaires qui deviennent prioritaires, la question des plus pauvres plus secondaires", regrette-t-il.
Malgré tout, "on n’a jamais autant parlé d’écologie", se félicite le fondateur de Limite. "C’est rentré dans l’imaginaire. Pour moi c’est une vraie victoire", malgré des crispations et des divergences sur ces questions. "Le sentiment d’échec est là aussi. Il y a des endroits où nos idées n’arrivent pas à pénétrer. Il y a de la frustration mais, pour un tout petit truc, on s’est bien débrouillé", estime-t-il.
Avant de tirer sa révérence, Limite a rassemblé tous ses numéros sur le site faites-mieux.com. Un lien internet en guise de testament. "C’est une espèce d’envoi en mission. L’idée de faire moins mais mieux. On dit aux gens ‘faites la suite, prenez le relais, diffusez vos idées’. L’écologie intégrale ne va pas s’arrêter", affirme Paul Piccarreta avant de conclure dans un sourire : "On a gagné".
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