La Rochelle : au départ du Grand Pavois, 5 amis embarquent pour un périple en voilier de dix mois jusqu'à Tahiti

Un article rédigé par Tanguy Sanlaville - RCF Bordeaux, le 2 octobre 2024 - Modifié le 2 octobre 2024

Après avoir remporté un appel à projets de la marque nautique Jeanneau, cinq amis s'embarquent dans un périple de dix mois entre la Rochelle et Tahiti en bateau à voile. L'occasion de mêler défi sportif, éducation et environnement. RCF a rencontré les cinq membres de "Sail For Tomorrow" au salon nautique du Grand Pavois, où ils mouillent avant leur départ dimanche 6 octobre.

Faustine, Fanny, Inaki, Benjamin et Arthur partiront de La Rochelle vers Tahiti dimanche 6 octobre. © Arthur PicardFaustine, Fanny, Inaki, Benjamin et Arthur partiront de La Rochelle vers Tahiti dimanche 6 octobre. © Arthur Picard

Il y a un peu plus d'un an, une telle aventure aurait été inimaginable pour Inaki, Faustine, Arthur, Fanny et Benjamin. Amis depuis plusieurs années et passionnés de voile, ces cinq jeunes de 23 à 24 ans avaient certes déjà passé quelques jours en bateau ensemble, mais ce périple de dix mois entre la Rochelle et Tahiti est un projet d'une toute autre ampleur.

"C'est un peu un rêve"

Tout commence à l'été 2023, à l'occasion des Fêtes de Bayonne, alors qu'ils sont rassemblés chez Inaki, originaire du Pays Basque, mais sans Arthur. L'idée de participer à l'appel à projets "The Odyssey Experience" de la marque nautique Jeanneau est alors mise sur la table par Benjamin : l'entreprise cherche des étudiants pour leur fournir un voilier Sun Odyssey 410 de 13 mètres à l'occasion d'un projet environnemental ou humanitaire.

Rapidement, les quatre amis décident de se lancer, et intègrent Arthur à l'aventure. Après une première phase de sélection sur dossier, les voilà retenus dans les cinq projets finaux et reçus en entretien en mars 2024 par les cadres de la marque. Si le moment était "impressionnant" pour Inaki, le jeu en valait la chandelle : leur projet, intitulé "Sail For Tomorrow", est retenu. Depuis, l'équipage a su trouver des sponsors pour financer l'expédition, dont le coût estimé est de 70 000 euros, et s'est approprié le bateau. "C'est un peu un rêve" confie Inaki, skipper désigné de l'expédition.

Mêler éducation et environnement

Outre le défi sportif de partir dix mois sur un voilier, ce voyage vise également à sensibiliser à la question environnementale. L'équipage a ainsi noué un partenariat avec l'ONG Surfrider, qui se consacre à la protection des océans, et restera en contact avec des classes de l'école primaire du Sacré-Cœur de Dompierre-sur-Yon, en Vendée.

Sail For Tomorrow vise en effet à les sensibiliser à la protection des océans, mais également à relier les élèves français autour du sujet : l'équipage fera en effet plusieurs étapes dans les Antilles et organisera sur place des collectes de déchets. "Le but, c'est de connecter les enfants des différents océans autour de ce même enjeu universel qu'est l'océan", explique Fanny, étudiante en droit.

En souvenir, les élèves de Dompierre-sur-Yon ont offert deux Phryges à l'équipage. ©RCF17

Et les enfants de Dompierre-sur-Yon leur ont rendu visite à l'occasion du salon nautique du Grand Pavois, d'où partira le voilier. Après avoir échangé sur le voyage, les élèves leur ont offert des bandes dessinées pour leur rappeler ce qu'ils ne devaient pas oublier, ainsi que deux Phryges en souvenir des Jeux Olympiques.

Le départ approche... et l'excitation monte

Une parenthèse joyeuse, alors que le départ approche : dimanche 6 octobre, leur voilier, prénommé Tiboulen en hommage à une île rencontrée lors de leur premier voyage à bord, partira à 16 heures du Grand Pavois de la Rochelle. "On a du mal à se rendre compte", avoue Benjamin, "ça va faire bizarre dimanche en partant". Etudiant en école d'ingénieurs à Lyon, il ne cache toutefois pas son excitation quelques jours avant le départ.

Un sentiment partagé par Faustine, qui se veut toutefois réaliste sur la vie en cohabitation dans un espace aussi clos que le voilier. Mais si elle reconnaît les difficultés de "s'adapter à l'environnement" et confie un peu d'"appréhension" à l'idée de naviguer, l'étudiante ressent tout de même "beaucoup de hâte".

D'autant que l'organisation à bord est déjà rodée : les cinq amis partageront trois chambres, dont la plus grande sera sujette à des roulements. Pour l'instant, c'est Inaki, que ses amis qualifient malicieusement de "pierre angulaire" du projet, qui y a droit. Et, comme le fait remarquer Fanny, "c'est carrément plus luxueux que nos petits appartements étudiants !".

La cabine principale, occupée pour l'instant par Inaki, tournera entre les cinq amis. ©RCF17

Et si les proches des cinq amis ont pu ressentir de la crainte, ils soutiennent l'équipage. C'est le cas de l'entourage d'Arthur, le photographe de la bande : "il y a toujours des gens qui projettent leurs peurs sur les projets qu'on leur annonce, mais cela a été super bien accueilli et tout le monde est hyper heureux de me voir partir sur ce projet". D'autant que Sail For Tomorrow sera actif sur ses réseaux sociaux, en particulier sur Instagram, pour tenir au courant les curieux.

Rencontre avec l'équipage de Sail For Tomorrow, installé au Grand Pavois jusqu'au dernier jour du salon.
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