Le projet de budget 2025 est examiné depuis lundi à l'Assemblée nationale. La surtaxe temporaire sur les hauts revenus a été pérennisée par les députés, contre l'avis du gouvernement. "Victoire", s'est réjouie peu après minuit sur X la présidente des députés LFI, Mathilde Panot. "Aucun 49.3 ne doit revenir sur cet acquis", a déclaré Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste. Réaction d'Anne-Laure Blin, députée du Maine-et-Loire et porte-parole du groupe Droite républicaine à l'Assemblée nationale, au micro de RCF et de Radio Notre Dame.
La partie "recettes" du budget de l'État pour 2025 est débattue à l'Assemblée, dans un contexte tendu pour le gouvernement, qui n’a pas de majorité et fait face à la menace d'une motion de censure du Rassemblement national.
Le Conseil des ministres envisage de recourir à l'article 49.3 pour faire passer le budget, bien que Michel Barnier se dise opposé à son utilisation. Anne-Laure Blin rappelle que le 49.3 est un outil constitutionnel qui permet de faire adopter un texte dans des situations complexes. La députée ajoute qu'il est actuellement difficile de travailler avec l'ensemble des groupes parlementaires. "Quand on regarde ce qui s'est passé à la Commission des Finances, on voit que La France Insoumise et le Rassemblement National se sont alliés pour soutenir 60 milliards d'impôts supplémentaires." Anne-Laure Blin se déclare au contraire partisane de mesures d'économies sur le fonctionnement de l'État, et surtout opposée à une aggravation de la pression fiscale. "Il est difficile de trouver un terrain d'entente avec ceux qui utilisent le levier fiscal par facilité."
Aujourd'hui, nous vivons dans un pays qui taxe énormément. La réalité, c'est que l'on observe des dépenses dispendieuses partout sur le territoire.
Si le 49.3 est utilisé, il permettra l’adoption d'un texte issu de plusieurs réunions et amendements parlementaires, souligne Anne-Laure Blin. Pour la députée, l'important est que ce budget contienne le moins de pression fiscale possible. "Aujourd'hui, nous vivons dans un pays qui taxe énormément. La réalité, c'est que l'on observe des dépenses dispendieuses partout sur le territoire." La députée du Maine-et-Loire milite pour la suppression des doublons administratifs, qui créent une surcharge. "Il existe une superposition de strates administratives qui nuit à l'efficacité. Je veux un État composé de collectivités qui fonctionnent mieux ensemble et soient plus efficaces."
Une large majorité de députés a adopté dans la nuit de mardi à mercredi un article prévoyant la pérennisation de la surtaxe sur les hauts revenus, proposée par le gouvernement et censée rapporter 2 milliards d’euros en 2025. Selon Anne-Laure Blin, il s'agit d'une mesure symbolique. "Cela fait plaisir à la gauche et à l'extrême-gauche de l'hémicycle. Je ne crois pas en cette volonté permanente de taxer toujours les mêmes." La députée explique qu'un impôt temporaire n’existe pas, et qu'il y a une volonté au sein de l'hémicycle de rendre cette nouvelle taxation permanente. "On revient toujours à la même solution simpliste : on crée des impôts supplémentaires sur les plus riches. Alors qu'en réalité, il faut aborder l'écosystème fiscal de manière plus vertueuse."
Ce n'est pas en taxant les grandes entreprises ou les revenus du travail que l'on résoudra le problème croissant des aides sociales.
L’impôt porte principalement sur les revenus du travail, explique la députée. Anne-Laure Blin souhaite au contraire alléger cette pression fiscale. "Ce n'est pas en taxant les grandes entreprises ou les revenus du travail que l'on résoudra le problème croissant des aides sociales. Des personnes préfèrent rester chez elles car elles perçoivent des aides sociales supérieures à leurs revenus." Anne-Laure Blin appelle à repenser tout le système afin d'améliorer l'efficacité de l'État.
L'urgence, selon la députée du Maine-et-Loire, concerne la situation agricole. Anne-Laure Blin exhorte le gouvernement à se concentrer sur la ruralité et sur la situation des agriculteurs, qu'elle juge vitale. "Il est nécessaire de détransposer certaines mesures interdites sur le territoire national, mais autorisées au niveau de l'Union européenne. Il faut revenir sur ces interdictions." La députée prend l’exemple de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES). Anne-Laure Blin explique qu'il s'agit d'une agence de l'État en autogestion qui interdit des molécules sur le territoire national, bien qu'elles soient autorisées au niveau européen. "Aujourd'hui, un certain nombre d'agences de l'État créent une transposition supplémentaire et inutile, qui coûte cher aux contribuables et renforce le poids des normes." Elle conclut en affirmant qu'il est nécessaire de libérer les agriculteurs des charges administratives et fiscales.
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