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La victoire de la liberté

RCF,  - Modifié le 9 mai 2018
"En temps de paix, on oublie la liberté." À l'occasion de la commémoration du 8 mai 1945, Laurence Devillairs propose une réflexion sur le sens de la vie en temps de paix.
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La guerre est finie ! Nous avons fêté hier la paix, la fin de la Seconde Guerre mondiale. Mais ce n’est pas seulement la fin de la guerre que l’on doit célébrer, c’est aussi et surtout la victoire de la liberté. "On n’a jamais été aussi libre que sous l’occupation allemande", affirmait Jean-Paul Sartre, en 1944. Que peut bien vouloir dire cette provocation ? Que même en temps de guerre, la vie continue, malgré tout ? Non. Ce que veut dire Sartre, c’est qu’en temps de paix, on oublie la liberté.

On oublie le fait que nous sommes responsables de ce que nous faisons – de ce que nous choisissons de faire ou de ne pas faire. Nous sommes sans excuse, parfaitement libres, donc parfaitement responsables de nos actes et de nos choix. En temps de guerre, les camps sont bien définis : celui du bien et celui du mal, celui de la liberté celui de la tyrannie. La liberté révèle alors toute sa dimension dramatique, tout son caractère absolu : chaque geste est un engagement, chaque acte une conquête. Nous ne pouvons pas y échapper : "nous sommes condamnés à être libres", à choisir celui que nous voulons être – résistant ou collabo, lâche ou héros.

Il est rare que l’histoire nous donne l’occasion aussi tranchée, aussi tragique même, de choisir celui que nous voulons être. Mais ce choix, le choix de la liberté, est sans doute la chose la plus difficile à accomplir. Ne lançons pas trop hâtivement des anathèmes, ne jetons pas trop rapidement la pierre. Qu’aurions-nous fait en ces temps troublés ?

Que faisons-nous aujourd’hui ? Que ferons-nous demain ? Même si la conduite de Sartre lui-même n’a pas été exemplaire sous l’Occupation, même si, contrairement à d’autres philosophes comme Jean Cavaillès ou Georges Canguilhem, Sartre n’a pas pris les armes et ne s’est pas engagé dans la Résistance, il est toutefois une leçon qu’il nous a donnée et qui reste d’actualité : la liberté ne se négocie pas. Elle demande un choix absolu, radical, pour lequel nous n’aurons ni circonstances atténuantes ni excuses. Ou on est libre, ou on ne l’est pas. Il appartient à chacun de nous de le décider. Nous sommes tous appelés à être des héros de la liberté.

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