"Sobriété", c’est le mot de cette rentrée. Emmanuel Macron a demandé lundi aux Français d’être au rendez-vous de la sobriété en allant vers 10 % d’économies d’énergie. La semaine passée, c’était la première ministre Elisabeth Borne qui faisait la même demande aux entreprises. L’exécutif se prépare au risque d’une pénurie de gaz et d’électricité cet hiver. Une opportunité de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Le climatologue et météorologue Robert Vautard était l'invité de la matinale RCF.
Baisser la climatisation aujourd'hui et le chauffage quand il fera froid cet hiver. C'est en somme la demande d'Emmanuel Macron aux Français. Lundi, le président invitait les Français à aller vers les 10 % d'économies d'énergie. Des petits pas qu'encourage Robert Vautard. "Je ne sais pas comment réduire les émissions de gaz à effet de serre, selon les objectifs de les mettre à néant en 2050, sans sobriété. La sobriété est indispensable", affirme le climatologue.
Lundi, une polémique a aussi enflé après la réaction de l'attaquant du PSG Kylian Mbappé et son entraîneur Christophe Galtier après que l'équipe a été pointée du doigt pour s'être déplacée en avion de Paris à Nantes au lieu de prendre le train. En conférence de presse, l'attaquant a rigolé et Christophe Galtier a ironisé en expliquant réfléchir à de futurs déplacements en "char à voile", suscitant un tollé sur les réseaux sociaux. "Cette plaisanterie est de très mauvais goût et particulièrement irrespectueuse pour les familles des victimes des coups de chaleurs cet été. Ces vagues de chaleur font des victimes tous les ans. 2500 morts en Europe en 2019. Il est particulièrement irrespectueux et déplacé de plaisanter sur des sujets aussi graves", réagit Robert Vautard.
Un événement qui souligne l'importance d'informer. "Enormément de gens doutent du réchauffement climatique, de ses effets qui sont dévastateurs. La première chose à faire c’est de permettre d’expliquer le phénomène complexe qu’est le climat", estime le spécialiste.
L’été qui s’achève a battu de nombreux records, sur le plan de la chaleur et de la sécheresse. C’est le deuxième été le plus chaud jamais enregistré après celui de 2003. Il va falloir selon Robert Vautard des étés de plus en plus chauds et des phénomènes météorologiques extrêmes. "Le changement climatique ne va pas s’arrêter. Au mieux lorsque nous aurons diminué les émissions de gaz à effet de serre, nous allons stabiliser les températures. Le climat qu’on a aujourd'hui, c’est la base de ce qu’on aura dans le futur. Il est probable que, d’ici le milieu du siècle, nous ayons de nombreux autres étés comme celui-là puisque la vitesse de l’augmentation des températures est terrible, particulièrement en France", explique le météorologue.
Robert Vautard espère au moins que l'été que les Français ont traversé leur aura permis de prendre conscience de certains enjeux. "J’espère que la prise de conscience ne retombera pas au cours de l’hiver. On ne peut pas faire des efforts si on n’est pas convaincu que c’est nécessaire", affirme-t-il. Pour autant, il n'est pas désespéré. "Je ne voudrai pas donner l’idée qu’on ne peut rien faire. Il faut se retrousser les manches à tous les niveaux de la société. Malgré ça, je reste optimiste pour le futur."
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