Lancement de ‘Lire pour en sortir’ à la maison d’arrêt de Strasbourg

 

L’idée des ‘Lire pour en Sortir’ est née dans l’esprit de l’avocat Alexandre Duval-Stalla il y a dix ans. Si la lecture était déjà présente en prison, sa reconnaissance n’avait rien d’officiel. Alexandre Duval-Stalla s’est donc inspiré d’une démarche brésilienne, poussant les détenus à la lecture en échange de remises de peine. Il fait déposer par un député un amendement proposant que les activités culturelles soient désormais prises en compte pour l'aménagement de peine en France. L’aventure de ‘Lire pour en Sortir’ démarre. 

Des mots sur des maux

 

Alexandre Duval-Stalla relève un deuxième constat : bien souvent, les personnes en prison manquent de mots pour se défendre et pour expliquer les raisons de leurs actes. Lire un livre serait donc une porte ouverte vers la réappropriation de soi.. et vers une meilleure réinsertion dans la ‘vie d’après’. “Le livre est fédérateur, il ne fait pas question. Depuis dix ans, nous n’avons eu aucune opposition pour développer le livre en détention, parce qu’au contraire, il y a un effort de responsabilisation”, explique Alexandre Duval-Stalla, qui dès le début, a pu compter sur la collaboration des directions pénitentiaires. 

Des bénévoles en prison

 

En dix ans, l’association s’est développée en France Métropolitaine et en Outre-Mer. Elle peut compter sur une équipe de salariés et sur un réseau de bénévoles. Concernant le projet strasbourgeois, il est marquant pour la directrice générale Marie-Pierre Lacabarats. A l’appel au bénévolat pour la maison d’arrêt de l’Elsau, environ 80 personnes ont répondu. Du jamais vu. Après un temps de sélection et de formation, une quinzaine de bénévoles ont été retenus pour se rendre chaque semaine en prison. Les voilà pleinement acteurs d’un programme aux multiples volets. Le plus important, l’accompagnement individuel à la lecture, est systématiquement organisé en binôme ‘bénévole-détenu’. C’est à ce dernier de choisir l’ouvrage de son choix parmi les titres d’une bibliographie adaptée, tenue par l’association. Chaque livre est acheté pour que le détenu puisse le lire à son rythme et le conserver. Autre temps fort, l'organisation de rencontres entre détenus et auteurs, comme c’était le cas lors du lancement strasbourgeois le 3 octobre dernier. Fabrice Rose, écrivain et ancien détenu, a fait le déplacement jusqu’à la maison d’arrêt. 

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