Il était arrivé à Bourges à l'été 2018 depuis Paris. Monseigneur Beau va quitter le diocèse début mars. Il vient d'être nommé archevêque de Poitiers par le pape François. Son ministère a notamment été marqué par les célébrations des 700 ans de la Dédicace de la cathédrale l'an dernier.
L'information est tombée ce mardi 14 janvier à midi. L'archevêque de Bourges, Monseigneur Beau, vient d'être nommé archevêque de Poitiers. Il quittera donc le diocèse dans quelques semaines et sera installé officiellement lors d'une messe le 2 mars prochain en la cathédrale Saint-Pierre Saint-Paul à Poitiers. À l'annonce de cette nomination, deux sentiments l'ont traversé : « D'abord la tristesse de quitter Bourges et le Berry. J'ai été bien adopté et j'ai adopté le Berry. Je pense que les Berrichons me connaissaient et que je les connaissais… On avait commencé à faire un beau chemin ensemble. Un départ, c'est toujours un arrachement » confie Monseigneur Beau, qui se tourne maintenant vers l'avenir : « C'est la découverte d'une nouveauté, d'une nouvelle aventure et d'une nouvelle mission », dans un territoire qu'il ne connaît pas du tout. Avant de partir, Monseigneur Beau tient à adresser un mot aux fidèles du diocèse : « Je souhaite que les Berrichons soient heureux dans leur suite du Christ et qu'ils continuent à avoir de la vie et du dynamisme. C'est vraiment ça, la foi. »
Né en 1957 à Paris, Jérôme Beau a été ordonné prêtre en 1984 par le cardinal Jean-Marie Lustiger et nommé évêque en 2006. Il occupera la place d'évêque auxiliaire de Paris jusqu'en 2018, date à laquelle il rejoindra le diocèse de Bourges pour devenir archevêque, où il sera officiellement installé lors d'une messe le 23 septembre à la cathédrale. Un passage d'un peu plus de 6 ans en Berry qui a transformé le Francilien, habitué à un diocèse très urbain : « J'ai découvert une autre manière de vivre ! La beauté d'une foi de tradition, qui a les deux pieds sur terre pour construire l'avenir. Le Berry est un lieu que j'ai beaucoup aimé avec toutes ces immensités rurales. J'ai été de village en village, souvent dans des endroits où l'archevêque n'était pas passé depuis parfois un siècle. C'est important de revenir sur ces lieux de territoires. »
Monseigneur Beau avait plusieurs projets en cours avant cette nomination, dont trois majeurs : une réflexion sur le redéploiement du diocèse à Châteauroux; un projet autour de l'enseignement supérieur à Bourges avec l'Institut Catholique de Paris et le réaménagement du chœur de la cathédrale Saint-Étienne. Un vieux serpent de mer qui date de trente ans et avait refait surface ces derniers mois avec la possibilité de récupérer l'ancien autel de Notre-Dame de Paris, qui a survécu à l'incendie de 2019, pour l'installer à Bourges. La balle sera dans le camp du prochain archevêque : « C’est un beau projet. J'espère que mon successeur saura le reprendre. Je sais qu'il y a des oppositions et des critiques. J'espère que ça ne va pas tomber aux oubliettes, mais que ça va être un projet d'assomption. »
Malgré ce grand changement, tout ne va pas s'arrêter du jour au lendemain au diocèse de Bourges. Monseigneur Beau est nommé administrateur apostolique avec tous les pouvoirs d'évêque pour gérer les affaires courantes. Lorsqu'il rejoindra son nouveau ministère début mars, un prêtre sera nommé administrateur diocésain par le collège des consulteurs (formé de 8 prêtres), en attendant l'arrivée d'un nouvel archevêque. Pour l'instant, on ne connaît pas le nom du successeur de Monseigneur Beau. Les fidèles vont-ils devoir s'armer de patience ? « Si on prie pour que le temps soit bref, le temps sera bref » glisse le nouvel archevêque de Poitiers.
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