Le dernier baromètre du 115, le numéro d’alerte pour les personnes de la rue, porte sur le mois de février dernier. Un mois de février particulièrement doux côté température, il s’agit même de l’un des mois de février les plus chauds que la France ait jamais connu. Pourtant, malgré la douceur de telles températures, les derniers chiffres du 115 ont toujours de quoi inquiéter, pour les personnes sans-abris.
Selon le baromètre, 47 % des demandes d’hébergement faites au 115 durant ce mois d’hiver ont été honorées. Concrètement, près de 10 000 personnes ont sollicité le 115 sans qu’un logement n’ait pu leur être accordé. Dans certains départements, le nombre de non-attribution, liées au manque de places en foyer, a parfois même doublé, voire triplé entre février 2015 et février 216. C’est le cas de l’Aude, du Calvados, de la Côte d’or, de la Dordogne, de l’Hérault, de la Vienne, des Pyrénées-Atlantiques, du Puy-de-Dôme et de la Marne.
Fort heureusement, faute d’avoir assez de places dans les centres d’accueil, les 115 arrivent à proposer des chambres d’hôtel pour les personnes de la rue. De fait, entre février 2015 et février 2016, les attributions de chambres d’hôtel ont augmenté de 27 % à Paris, et de 3 % en ce qui concerne les autres départements.
Mais le point le plus noir du dernier baromètre du 115 est sans aucun doute l’augmentation des demandes d’hébergement de la part de femmes seules, et de familles, qui cherchent un toit pour une nuit, et qui n’arrivent pas à trouver de place dans les centres d’accueil. En un an, les demandes d’hébergement pour les femmes seules ont augmenté de 22 % pour la province, et 29 % à Paris. Avec un taux de non-attribution de 40 % en province, et de 52 % à Paris.
Pour tenter de résorber ce problème, le 115, appuyé par la Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale, demande le vote d’une loi de programmation pluriannuelle de construction de logements sociaux et de centres d’accueil pour aider les personnes de la rue, et notamment les plus vulnérables, femmes et enfants en premier lieu.
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