De nombreuses universités françaises sont aujourd’hui totalement bloquées. Tous s’opposent au projet de loi Vidal visant à réformer l’université en établissant une sélection à l’entrée des facultés.
Mardi 10 mars dernier, environ 1 200 étudiants, parfois rejoints par des professeurs, ont manifesté à Paris entre deux hauts lieux symboliques de l’enseignement supérieur de la capitale, la Sorbonne et Jussieu, pour protester contre le projet de loi Vidal. Pour s’opposer à l’établissement de la sélection à l’entrée de l’université, de nombreuses facultés sont totalement bloquées.
C’est le cas de la faculté de Nanterre, de Tolbiac, de Montpellier, de Lille, de Toulouse et de Rennes. Dans certaines à l’image de Nanterre ou de Tolbiac, plusieurs affrontement ont même eu lieu, entre forces de l’ordre et étudiants. Ces blocages remettent aujourd’hui en cause les examens de fin d’année. Dans certaines facultés, ces derniers ont été reportés alors que d’autres université ont voté un boycott des partiels.
Des examens qui ne semblent plus être la priorité des syndicats étudiants engagés dans les blocages, et de certains syndicats enseignants, focalisés sur leur combat contre le projet de loi Orientation et Réussite des Elèves. Pour Hervé Christofol, secrétaire général SnesupFSU et enseignant chercheur, "aujourd'hui, face à la mobilisation qui se tend sur les campus, le gouvernement est dans le déni. Il n’accuse aucune fin de recevoir pour faire évoluer la situation. Il applique sa loi".
"Aujourd’hui le message que l’on fait passer, et la ministre a beaucoup de chance de nous avoir, est de dire oui à tous les bacheliers. Grâce à cela, on va peut-être éviter un plantage massif de Parcoursup. Laissons ouvertes les places à l’université et poursuivons la mobilisation pour obtenir le retrait de la loi et l’absence de sélection" ajoute-t-il.
Le mouvement de mobilisation se poursuit et le ton se durcit. A Tolbiac notamment le ton est monté d'un cran mercredi 11 avril suite aux annonces du président de l'université de faire intervenir les forces de l'ordre. La préfecture de police de Paris a de son côté fait savoir qu’aucune intervention n’était prévue dans l’immédiat. Mais l'annonce n'a fait que redonner de la force au mouvement et les syndicats étudiants continuent d’appeler à la mobilisation.
"Les étudiants ne savent pas vraiment à quoi s’en tenir puisque la communication des présidents sont très floues. Tout ce qu’on entend ce sont des menaces. Tout ce qu’on lit, ce sont des menaces. Le message que je veux envoyer aujourd’hui c’est que la mobilisation étudiante est à fond. Elle va encore s’amplifier" explique Florent Chapelle, porte-parole du syndicat Solidaires.
"Je veux rappeler aux présidents d’université que s’il existe une franchise universitaire qui interdit par défaut aux forces de l’ordre de pénétrer sur les campus, c’est parce que les campus sont des endroits où l’on a le droit de penser, de débattre, même si cela ne plait pas, même si cela ne va pas dans le sens du ministère. On a le droit de se mobiliser sur les universités, sans être inquiétés par la répression et les agressions" conclut-il.
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !