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Le Brexit n'aura finalement pas lieu le 29 mars

Un article rédigé par Florence Gault - RCF,  -  Modifié le 1 juillet 2021
Décryptage Le Brexit n'aura finalement pas lieu le 29 mars
Au sommaire : le Brexit et ses rebondissements. Theresa May a obtenu un report. Mais Bruxelles et Londres semblent jouer à un jeu dangereux. Mais aussi les Gilets jaunes et la Lune.
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Brexit: l'Union européenne accorde un délai au Royaume-Uni

Pour certains, on se croirait dans l'univers absurde des Monty Python ! A seulement une semaine de la date officielle du Brexit, l’Union Européenne a décidé d'accorder un délai au Royaume-Uni. Un dispositif à double détente imaginé jeudi soir par les dirigeants européens place les Britanniques devant leurs responsabilités et les force à assumer leur choix d’un divorce. Pour en parler, Christian Lequesne, professeur à Sciences-Po Paris et spécialiste de politique européenne.
 
Il faut s'accrocher pour suivre ce feuilleton aux multiples rebondissements ! Les diplomates eux-mêmes s'y perdent ! Il a fallu plus de 6 heures pour arriver à un texte commun, un compromis pour éviter, le scénario du pire aux yeux de Paris : un sommet en urgence la semaine prochaine avec à la clé un recul des Européens, un report long imprécis du Brexit, le pourrissement de la situation et une Europe qui n’arrive plus à fonctionner.
 
Mercredi, Theresa May, contre l’avis de l’opposition et d’une partie de sa majorité, a officiellement demandé un report de sortie de l’Union européenne au plus tard au 30 juin, au lieu du 29 mars. L'Europe l'a conditionné à l'acceptation de l'accord négocié entre les deux parties. L'objectif est d'éviter un "no deal" chaotique, contre lequel ont aussi voté les députés britanniques, à la mi-mars. Au cours d’une courte et solennelle allocution télévisée, Theresa May a pris à témoin l’opinion publique, n’hésitant pas à attiser la colère contre les élus.
 
Si la Première ministre britannique n'est pas en mesure "de présenter au Conseil européen des garanties suffisantes sur la crédibilité de sa stratégie", sa demande de report sera "écartée" au profit du scénario d'une "sortie sans accord", a prévenu le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian. Les 27 ne veulent pas tomber dans le piège de la Premier ministre britannique qui est de leur faire porter la responsabilité d’un "no deal" sur le Brexit, ou de faire voler en éclats leur unité et d’obtenir un répit sans conditions.
 
Le plan auquel ils sont finalement parvenus, au bout d’au moins sept heures de réflexion, est aussi malin que complexe. Deux scénarios ont été proposés par les 27 chefs d'Etat et de gouvernement du Conseil européen - et validés par Theresa May en début de nuit. C'est ce qu'a annoncé Donald Tusk, le président du Conseil européen, jeudi soir.
 
Si la Chambre des communes ratifie cet accord, la nouvelle date butoir sera le 22 mai. Dans le cas contraire, le Royaume-Uni devra décider d'ici le 12 avril s'il participe aux élections européennes fin mai. Une tactique pour obliger les Britanniques à prendre position, leur "renvoyer la balle", selon Emmanuel Macron. 
 
La date du 22 mai n’a évidemment rien d’innocent : c’est juste avant les élections européennes, qui ont lieu du 23 au 26 mai partout dans l’UE. Or, ces dernières semaines, il est apparu impossible, pour des raisons juridiques et politiques, de prendre le risque que le Brexit pollue ce scrutin sensible. Si le Royaume-Uni ne compte pas participer à ce scrutin européen, alors, il devra assumer un "no deal".
 
En attendant, une pétition appelant le gouvernement britannique à renoncer à la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne en révoquant l'article 50 du Traité de l'UE dépassait vendredi matin le cap des deux millions et demi de signatures. Un chiffre en augmentation. Le site du Parlement britannique, qui héberge cette pétition, a "rencontré des difficultés techniques" à plusieurs reprises jeudi, en raison de "la charge importante et soutenue sur le système", a précisé un porte-parole de la Chambre des communes. 
 

Gilets jaunes: la complexité du maintien de l'ordre

Après les violences et les pillages qui se sont déroulés le week-end dernier à Paris, en marge de la manifestation des Gilets jaunes, le gouvernement est accusé par l’opposition d’avoir sous-estimé le risque de violences. Mais, comment les forces de l'ordre, sur-sollicitées depuis des mois, peuvent-elles faire face à certaines personnes au comportement particulièrement violent ? L'organisation stratégique des forces de l'ordre a été pointée du doigt. Notamment par les syndicats de police. Pour Yves Lefebvre, secrétaire général du syndicat Unité SGP Police-FO, il n'y a pas eu défaillances des forces de l'ordre mais défaillance du commandement.
 
D'autres estiment, au contraire, que la réponse policière a été proportionnée et a répondu à l'objectif d'un tel dispositif : n'avoir aucun mort. C'est le point de vue de Sebastian Roché, directeur de recherches au CNRS, et auteur de "De la police en démocratie" aux éditions Grasset.
 
Face aux critiques, le gouvernement a décidé de durcir le ton. Le Premier ministre Edouard Philippe a annoncé lundi un renforcement des conditions de manifestation afin d'en finir avec les violences. A partir de samedi, il sera interdit de manifester dans certains lieux, en cas de présence d'ultras. Sont concernés évidemment les Champs-Elysées à Paris, mais aussi la place Pey-Berland à Bordeaux, ainsi que la place du Capitole à Toulouse. Le Premier ministre a également déploré les consignes "inappropriées" données aux forces de l'ordre pour "réduire l'usage" des lanceurs de balle de défense. Edouard Philippe a donc annoncé un commandement unifié des forces de l'ordre et l'utilisation de moyens nouveaux.
 
Reste à voir maintenant si la stratégie clairement offensive du gouvernement sera payante ce week-end. L'acte XIX se prépare et beaucoup s'inquiètent de ce qui va se passer, notamment après l'annonce du gouvernement d'employer les forces militaires de la mission Sentinelle pour assurer la sécurité de certains lieux stratégiques.
 

Objectif lune, le retour

Un petit pas pour l'homme, un grand pas pour l'humanité ! Il y a cinquante ans, dans la nuit du 20 au 21 juillet 1969, l'homme marchait pour la première fois sur la Lune. Et Neil Armstrong prononçait cette phrase historique. Un événement qui a été suivi par près de 500 millions de téléspectateurs dans le monde.

Cinquante ans plus tard, les missions spatiales robotisées se succèdent sur l'astre lunaire. Pourtant on aurait pu croire qu'y retourner était passé de mode. Que tout était concentré sur Mars. Et bien la réalité n'est pas si simple, et la Lune semble de nouveau attirer. La Chine, la Russie, les États-Unis, l'Europe : tous veulent envoyer des hommes sur la Lune, alors qu'aucun n'a foulé le satellite terrestre depuis 1972.

Exemple le plus récent, les Chinois ont posé un module sur la face cachée du satellite de la Terre. Une première mondiale, qui montre l'ambition du géant asiatique dans la course à l'espace. Les Américains souhaitent aussi retourner sur la Lune dans l'optique d'aller sur Mars. On en parle avec Francis Rocard, astrophysicien et responsable du programme d'exploration du Système solaire au Centre national d'études spatiales.

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Émission Décryptage © RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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